Chapitre 35

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L'atmosphère pesante de notre tâche commune semble s'alléger légèrement alors que nous rangeons ensemble la pièce, rassemblant soigneusement dans des cartons ce qui semble inflammable et facile à brûler. Chaque objet déplacé réveille des souvenirs enfouis, des moments partagés dans cet endroit qui, malgré sa nature sombre, a été notre sanctuaire pendant tant de temps. Lorenzo, habituellement stoïque, montre des signes de douleur et de regret à mesure que chaque objet est emballé, chaque coin de la pièce vidé de son histoire.

Pourtant, malgré notre coopération, je perçois dans le regard de Lorenzo une tristesse profonde, une douleur sourde causée par l'abandon imminent de son refuge, de ses souvenirs. Ses yeux semblent refléter la lutte intérieure entre le désir de laisser derrière lui ce passé sombre et l'attachement émotionnel à cet endroit qui a été son seul foyer pendant si longtemps.

Une question me tourmente, et je la formule à voix basse, presque craintivement : "Tu aimais toutes celles que tu as kidnappées ?"

"D'une manière ou d'une autre, je voulais la perfection, et la perfection, c'est toi." Ses mots résonnent dans l'air, imprégnant l'espace entre nous d'une intensité nouvelle.

Ma question suivante est encore plus lourde de conséquences, et pourtant, je la pose, désireuse de connaître la vérité même si elle est douloureuse : "Tu as déjà tué quelqu'un...?"

Sa réponse est évasive mais réconfortante .

"Cette information n'est pas nécessaire, ma princesse. Je te protégerai toujours, si c'est cela qui te fait peur."

"Princesse ?" Je suis surprise par ce nouveau surnom, un sourire timide se dessinant sur mes lèvres alors que j'oublie momentanément les questions essentielles qui me tourmentent. Ce mot, si simple mais chargé de tant de significations, résonne en moi comme une douce caresse, m'apportant un sentiment de réconfort dans ce moment de trouble.

Dans cette atmosphère presque féerique, alors que nous plongeons dans une danse délicate entre nostalgie et espoir, un bruit sec et impérieux rompt notre tranquillité.

"Toc toc ? Ici la police. Veuillez ouvrir la porte, s'il vous plaît."

Amour et Captivité PartagésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant