Chapitre 32

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  Le silence s'installe doucement, enveloppant la pièce d'une atmosphère lourde et électrique. Chaque seconde semble s'étirer dans le temps, faisant monter la tension entre nous. Les mots échangés entre nous résonnent dans l'air, accentués par le souffle régulier de nos respirations, créant une symphonie de palpitations.

"Spécial comment ?" demandai-je d'une voix tremblante, mes mots teintés d'une curiosité mêlée de crainte.

"Quand je suis arrivé là-bas, dans le petit cabaret où nous étions. Mon regard n'était que pour toi. Mais tu ne me remarquais pas. Tu étais si belle avec ta robe verte." Il raconte la scène avec une intensité captivante, ses yeux brûlant d'une passion inexprimée.
- Et..
"Tais-toi," dit-il en fronçant les sourcils, son ton empreint d'une autorité irréfutable. "Je n'ai pas fini. Tu buvais trop cependant, beaucoup trop. Jusqu'à une heure très tardive. Je ne t'ai ni enchaînée ni droguée, tu m'as toi-même suivi. Et je t'ai cachée ici. Pour que tu sois mienne. Pour que tu m'aimes. Pour qu'on s'aime."

Ses révélations tombent comme un poids dans ma tête, provoquant un tumulte d'émotions indescriptibles. Je suis submergée par un mélange de confusion, de peur et d'excitation, ne sachant comment réagir face à cette révélation troublante.

Contre toute attente, je dis : "Tu es amoureux de moi ?" Ma voix tremble légèrement, trahissant la montée de l'adrénaline dans mes veines.

Il se lève, me pousse et me colle au mur, me fixant avec une intensité brûlante. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, tandis que des frissons parcourent ma peau.

"Je t'aime, Isabelle. Et je veux que tu sois à moi." Sa déclaration résonne dans la pièce, chargée d'une passion ardente et d'une détermination inébranlable.

Je frissonne, je tremble, submergée par un tourbillon d'émotions contradictoires. Je suis déchirée entre la peur et l'excitation, entre le désir de fuir et celui de rester, entre la raison et la passion.

"Tu reproduis le même schéma que ta tante... tu es malade." Mes mots résonnent dans l'air, empreints d'une colère sourde et d'une répulsion profonde.

"Et alors ?" Il me coupe, son visage exprimant une détermination sans faille. "Tu t'es sentie mal ici ? T'ai-je déjà violentée ? Frappée ? Violée ? Je t'ai toujours respectée. Écoute, Isabelle," dit-il en se séparant de moi. "Il y a des amours assez complexes. On ne sait ni pourquoi ni comment mais c'est ce qu'on ressent. La connexion est forte et, qu'elle soit malsaine ou pas, qu'elle soit étrange ou pas, le plus important est l'amour. Je ne te ferai pas de mal. Je te protégerai. Trois ans, je t'ai regardée grandir, changer, pleurer, mûrir. J'avais tellement envie de te parler. Mais ce n'était pas le moment. Tu es à moi. Tu es mienne, Isabelle. Je préférerais mourir que de te perdre comme j'ai perdu Marguerite," dit-il en frappant le mur avec une telle force qu'il réussit à faire un trou.

Je sursaute de peur et je m'assois un instant, submergée par un mélange indescriptible d'émotions. Vous ne comprenez pas, j'ai l'impression d'être dans un film, dans une réalité alternative, dans une folie. Mais la plus grande tragédie de cette histoire est que je l'aime aussi. Oui, je suis amoureuse de celui qui m'a kidnappée pendant trois ans, et enchaînée dans une pièce, avec pour seule contact extérieur les étoiles et les bruits sourds de temps à autre d'une télévision.

Amour et Captivité PartagésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant