Chapitre 30

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« - Comment vous sentez-vous aujourd'hui mademoiselle Isabelle ? »

« - Bien... enfin je crois. »

« - Avez-vous quelque chose de nouveau à raconter ? »

« - Je n'avance pas.»

« - Soyez explicite. »

« - L'impression d'être perdue et de sentir que les réponses se trouvent là où le problème se situe. »

« - Un problème ne peut pas être une solution. Vous ne pouvez pas vous retrouver là où vous vous êtes perdue. »

« - Je sais, mais... je ne sais pas. En vrai. »

« - Il y a des choses que l'être humain ne peut pas contrôler. »

« - Comme les sentiments ? »

« - Oui, comme les sentiments. Mais je parlais du fait qu'il y a des réponses qu'on ne peut pas avoir. Parce qu'il n'y en a pas. Jusqu'à maintenant, les scientifiques ne savent pas avec exactitude d'où vient le Big Bang, ce ne sont que des théories. Alors, c'est comme ça. Il y a des choses qu'on ne sait pas, et ce n'est pas grave. »

« - Je pense beaucoup à celui qui m'a retenu. »

« - C'est normal. Vous avez vécu trois ans avec ce individu et cela a créé des souvenirs, tant positifs que négatifs, cela dépend de votre perception des choses. Mais je ne crois pas que quelqu'un qui vous a enfermée puisse créer des souvenirs positifs. »

« - Ça fait un an, j'y pense toujours. »

« - Les souvenirs se créent avec le temps. Pour les déconstruire, il faut aussi du temps. Il faut être tolérant avec vous-même et essayer des activités qui vous plaisent. Vous avez fini votre formation ? »

« - Oui. J'attends de commencer un boulot... j'ai peur aussi. »

« - C'est normal d'avoir peur de l'inconnu. Mais il peut être bien, comment savoir si on n'essaie pas ? »

« - Je souffre du syndrome de Stockholm ? »

« - Vous le croyez ? »

« - Je ne sais pas. »

« - Que savez-vous de ce symptôme ? »

« - La naissance d'un sentiment positif des ravisseurs envers leurs otages. Et vice versa. »

« - Vous ressentez ça ? »

« - Je ne sais pas. »

« - Vous n'avez pas à avoir honte de ça. C'est souvent normal. Mais l'inverse du syndrome de Stockholm, c'est le syndrome de Lima. Ou votre ravisseur vous aime en retour. »

« - Je ne savais pas ça. »

« - La reconstruction psychologique peut s'avérer longue et s'étendre sur plusieurs années. Votre personnalité profonde et votre capacité de discernement ayant été fortement bouleversées. Mais le résultat en vaut la peine. Si vous souffrez de ça, je saurais vous aider. Mais je ne détecte rien, à moins que vous me cachiez quelque chose. »

« - Non... »

La suite des échanges est basique. Je dois être à l'aise avec mon psychologue. Mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas être une folle aux yeux du monde.

En vrai, comment expliquer cela de manière rationnelle ? Je veux d'abord savoir qui il est et par la suite arrêter tout contact.

Vagabondant dans les rues de ma ville, sous un ciel peu étoilé et le vent léger caressant mes cheveux, les pensées se bousculent dans ma tête. Les lampadaires diffusent une lumière douce, créant des ombres mouvantes sur les trottoirs. Au loin, on entend le bruit des klaxons des voitures qui se pressent dans les rues animées, mêlé aux conversations étouffées des passants pressés. L'atmosphère nocturne est chargée d'électricité, comme si chaque pas que je faisais m'approchait un peu plus de l'inconnu qui m'attendait. Ces rues familières deviennent soudainement un terrain de jeu mystérieux, où chaque coin de rue peut révéler un nouveau secret. Je me sens à la fois excitée et nerveuse à l'idée de ce qui m'attend dans les jours à venir. ..

Amour et Captivité PartagésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant