Traque Ardente - T1 (Terminée)

Chapitre 37

Chapitre 37

— Bradley ? Tu voulais me voir ?

— Anna ! Oui, viens.

Ce dernier quitte Jim pour passer un bras autour de mes épaules et m'entraîner plus loin. Ce premier contact me met mal à l'aise. Lui, c'est bien plus que quelques verres qui coulent dans son corps, c'est certain... Cependant, je ne dis rien et prends sur moi, bien que je me sois crispée aussitôt.

— Qu'est-ce qui a ? demandai-je en fronçant les sourcils, tout en me débarrassant de son étreinte.

— Rien ne t'inquiète pas. Je voulais simplement discuter.

— Très bien, discutons.

Je prends place sur l'un des canapés au bout de la pièce, il m'imite. Seulement, il se colla un peu trop à moi en s'asseyant, alors je pris soin de me décaler un peu plus loin. Ce qui ne me rassure pas, c'est que nous sommes en retrait par rapport aux autres, et que par conséquent, personne ne prête attention en notre direction.

— De quoi est-ce que tu veux parler ?

— De toi. De moi... De tout, de nous... hoquette-t-il.

Je grimace puis déglutis. Il a du mal à aligner les mots pour faire une phrase correcte. Ce dont il veut parler m'irrite quelque peu. Je ne sais pas ce qu'il compte me dire, mais quelque chose me dit que ça ne sera rien de bon. Encore moins vu son état d'ébriété.

— Tu as bu quoi ? grondai-je.

— Deux ou trois verres, mais c'est pas la question.

— Plus que deux ou trois verres, m'agaçai-je.

— Bon d'accord ! Peut-être le double, ou un peu plus...

— Bradley !

— Ça va ! Fais pas ta chieuse !

Je le dévisage, indignée. Je sens la colère monter en moi, et pour ne pas envenimer la situation, je décide de me lever pour le quitter et le laisser en plan. Seulement, il me retient le bras avant de se confondre en excuses, et en tant que personne conciliante, je finis par céder et me rasseoir. Je n'aime pas du tout cette facette de lui que je viens partiellement de découvrir. Elle est bien loin de celle du gentil Bradley... Celle-là est plus... impulsive. Mais je prends encore une fois sur moi, et m'apprête à l'écouter même si j'en ai tout sauf envie.

— Anna...

— Quoi ? m'impatientai-je.

En même temps, je cherche quelqu'un du regard pour l'implorer de venir me sortir de cette situation embarrassante, mais personne ne me voit.

— Je t'aime, je t'ai toujours aimé... S'il te plaît laisse-nous une autre chance, me supplie-t-il.

Je ne sais plus quoi dire pour gérer la situation. S'il était sobre, je l'aurai remballé sans problème, mais là, je préfère m'abstenir par peur de sa réaction. Comment lui faire comprendre qu'il n'y a vraiment plus aucune chance entre nous, sans le lui dire directement ?

— Bradley, je...

— S'il te plaît mon cœur...

L'entendre prononcer à nouveau ce surnom me donne la nausée. Le malaise s'empare de moi, je me sens désemparée. Je prie pour que Jim ou les filles débarquent et me sorte de là, mais rien. Personne ne vient.

— Bradley, écoute-moi, je ne...

Il ne m'écoute pas, et j'ai comme une amer impression de déjà-vu. Soudain, il se penche brusquement vers moi avec la ferme intention de m'embrasser. Je recule instinctivement ma tête, mais il insiste, bien résigné à aller jusqu'au bout. Dans la précipitation, il renverse un peu de sa bière sur moi, ce qui me fait hoqueter de surprise. Puis il réitère son geste.