Traque Ardente - T1 (Terminée)

Chapitre 24

Chapitre 24

Tyler

— PUTAIN ! POURQUOI ?!

Je ne pleurais jamais, sauf ces derniers jours. À vrai dire cela faisait bien longtemps que je n'avais plus pleuré. Plus comme ça en tout cas.

— Pourquoi ? Pourquoi est-ce que t'es encore parti ? Putain !

Assis au bord du pont, me voilà anéanti. Je frotte mon visage dans mes mains pour essayer de me calmer. C'est la première fois que je peux relâcher tout ce que je ressens depuis sa mort, alors me contenir devient difficile.

— J'ai perdu mon meilleur pote... bredouillai-je.

J'ai l'impression d'être fou en parlant seul, mais j'ai besoin d'extérioriser.

— Je ne pensais pas que ça ferait si mal...

L'air frais du matin vient me fouetter le visage, un peu comme une brise vivifiante que j'accueille à bras ouverts. Cette fraîcheur matinale réussit à stopper mes larmes, enfin je me calme.

— Comment je vais faire sans toi, hein ?

Ces mots sortent de ma bouche comme une imploration. Le soleil perce enfin l'horizon, et une dernière larme solitaire dévale le long de ma joue.

— Tu me manques déjà beaucoup trop. Je ne sais pas si j'arriverai à surmonter ça...

Je marque une courte pause pour admirer les couleurs chaudes qui commencent à peindre le ciel. Le vent retombe doucement également. Un sentiment de tranquillité plane sur le pont.

— Tu l'as détruite. Et ça me tue encore plus de la voir comme ça, avouai-je du bout des lèvres.

Je serre les poings. Je suis en colère, dévasté, blessé, encore plus par ces nouvelles pensées qui viennent m'obséder.

— Tu es parti sans connaître la vérité, et je m'en veux pour toutes ces fois où j'ai eu l'occasion de te parler, mais que je ne l'ai jamais fait. Je m'en veux de ne t'avoir jamais parlé de moi. Tu aurais compris tellement de choses... Au lieu de ça, j'ai préféré t'écouter toi.

Le soleil est presque levé, l'air commence à se réchauffer.

— Pardonne-moi. Pardonne-moi mec.

Si quelqu'un me voyait ici, parler seul, il m'internerait sur le champ.

— Je vais te faire une promesse... Une promesse qui viendra du fond de mon cœur, et qui je l'espère, permettra de me racheter auprès de toi.

Après quelques secondes de réflexions pour trouver mes mots, je me lance de ce monologue. Cela dit, ça fait déjà un bon moment qu'il a commencé... Je ne peux pas vraiment dire que j'entretiens une véritable conversation depuis que j'ai commencé à parler.

— Je te promets de veiller sur elle. Il ne lui arrivera rien, sois en certain. Je prendrai ta relève, et je la protégerai comme je le fais déjà. Et plus encore. Je mettrai ma douleur sur pause, pour elle. Je resterai fort, pour elle. Et même si depuis le début je la garde loin de moi pour m'empêcher de l'aimer, je prendrai sur moi. Si je dois me torturer chaque jour pour respecter cette règle, alors je le ferai, parce que je ne la laisserai pas tomber. Et quand bien même, si j'en venais à l'aimer, jamais je me ne permettrai de l'approcher. J'enfouirai mes sentiments, jusqu'à les oublier. Et ce, même si la raison t'échappe.

Voilà que j'expire un bon coup, comme à moitié soulagé.

— Si j'avais su que c'était la dernière fois que je te voyais... Je t'aurai tout raconté. Je t'aurai aussi dit à quel point tu comptais pour moi.