Traque Ardente - T1 (Terminée)

Chapitre 14

Chapitre 14

Nous restons tous sans voix face à l'immensité et à la beauté de ce casino. Edoardo ne fait pas les choses à moitié. Le plan de ce soir est simple : pour commencer, nous devons retrouver notre cible, ensuite, nous fondre dans la masse, et enfin, découvrir qui est ce fameux rendez-vous.

— Les gars, vous êtes prêts à vous éclater toute la nuit ? C'est parti ! lançais-je à mes amis en poussant la porte d'entrée, dans un état d'euphorie complet.

Hello, Sin city !

Je découvre les lieux avec des yeux émerveillés, tout comme ma meilleure amie qui se tient juste à mes côtés. Les lumières sont aveuglantes et le brouhaha s'élève dans l'immensité de la pièce. Tout est décoré de manière luxueuse, avec des ornements aux murs et des lustres qui habillent le plafond.

— Oh. Mon. Dieu... souffle-t-elle.

— C'est carrément dingue !

Nous sommes pires que deux gosses à Noël. Cependant, il ne faut pas perdre de vue notre mission. Si nous sommes ici, c'est avant tout pour espionner Bellini. Nous décidons de tous passer au bar pour prendre quelque chose à boire. J'opte pour une flûte de champagne, afin de rester dans la continuité de ce j'ai bu plus tôt dans le jet. Je préfère éviter les mélanges pour garder un peu près les idées claires, mon état de fatigue risque de ne pas apprécier que je boive autre chose.

Nous restons ensemble, Tyler, Bradley, Emy et moi, tandis que les autres se dispersent dans le bâtiment. Il faut retrouver Edoardo, et nous aurons plus de chance en nous séparant. Tous les quatre déambulons alors entre les différents jeux. C'est fou à quel point la tentation de jouer peut-être grande !

— Ça vous dit une partie de poker ? leur proposais-je, complètement excitée après avoir vu une partie qui se déroulait plus loin.

Tyler me dévisage d'un air dédaigneux, comme à son habitude, alors qu'Emy et Bradley sont beaucoup plus partants pour l'idée.

— Toi, tu sais jouer ?

— Je te montre ? répliquais-je d'un air narquois.

Ma meilleure amie finit par briser le silence pour empêcher la discussion de tourner en prise de bec.

— J'ai hâte de te voir jouer moi !

— Moi aussi ! renchérit mon copain.

Un sourire satisfait s'affiche sur mon visage, et me voilà en train de les entrainer vers la table. Ils s'attendent probablement à un échec cuisant de ma part, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que j'adore le poker, et que je suis en plus de ça très douée.

Je sais que mon père a toujours aimé ça. Au lycée, j'ai commencé à m'y intéresser afin de comprendre ce qui lui plaisait tant dans ce jeu. J'ai fini par comprendre, et depuis ce jour, j'y voue une très grande ferveur. Nous ne partagions pas beaucoup de choses ensemble, et à vrai dire, le temps ne nous en a pas vraiment laissé l'occasion, mais je suis sûre qu'il aurait été ravi de partager cette passion avec moi. Si je me suis lancée là-dedans, c'était uniquement pour lui. Et si je continue d'y jouer, c'est simplement parce que je me raccroche à l'idée qu'il m'y a initié – même si ce n'est pas vrai.

Ils ne sont peut-être plus là, mais je continue de les faire exister à ma façon.

Nous arrivons à une table, évidemment entourée d'hommes. Celui qui est assis enchaîne les duels, et pille tous ceux qui ont le malheur de l'affronter. Sa partie vient de s'achever, son adversaire quitte la table, vaincu, pendant que le quadragénaire amasse ses gains. Je prends donc la place de celui qui vient de partir. L'homme en face de moi explose de rire en posant le regard sur moi, accompagné de sa bande de groupies, composée autant d'hommes que de femmes, tous entassés derrière lui. Mon visage demeure complètement impassible face à cette moquerie machiste, attendant patiemment qu'il daigne retrouver son sérieux.