Chapitre 1

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Mia

4 Septembre, 7h45.

Quoi de mieux que de se réveiller en retard le premier jour de sa première année en étude de lettre ?

Je m'étire en baillant, réveillée par les rayons du soleil qui passent à travers mes volets, bien emmitouflée sous ma couette. L'air sent bon le café dans la maison, c'est paisible, silencieux. Un peu trop silencieux...

J'ouvre les yeux d'un coup, me redresse et tourne la tête vers mon téléphone : 7h45.

- EH MERDE !!

Je saute de mon lit, cours jusqu'à la salle de bain. Je fais peur à voir dans mon reflet : j'ai de la bave qui a séché au coin de la bouche, un nœud qui ressemble à un nid d'oiseau au-dessus de la tête et des cernes noires sous les yeux. Je n'aurais jamais dû rester aussi longtemps au téléphone avec Leyla hier soir... Nous étions beaucoup trop excitées à l'idée de faire notre rentrée dans la même université.

Je m'empresse de me brosser les dents, de me passer un coup de brosse dans les cheveux et je prends les premiers vêtements qui me tombent sous la main.

On repassera un autre jour pour le style.

Je vis toujours chez mes parents. Même si la maison se situe en plein milieu de la ville, elle n'a rien à voir avec les immeubles d'à côté. Mes parents ont fait construire une grande et jolie maison dans un quartier résidentiel. De l'extérieur elle paraît normale, avec sa grande porte en bois marron. Mais à l'intérieur, c'est magique. J'ai toujours adoré notre maison, elle est chaleureuse et réconfortante. Les murs sont de couleur beige, avec des poutres apparentes dans chaque pièces de la maison. Dans le salon, on y trouve un mur entier de pierres, avec au milieu une magnifique cheminée. Cela fait très ancien mais c'est ce qui lui donne son charme. La cuisine est gigantesque, les murs sont colorés d'un gris anthracite, ce qui fait ressortir les plans de travail en bois. Il y a également une table si grande qu'on pourrait y tenir à vingt. Des baies vitrées donnent un accès direct sur le jardin, pas très grand juste ce qu'il faut pour faire des barbecues et manger dehors en famille. Les chambres et la salle de bain se trouvent à l'étage.

La maison est à vingt minutes en voiture de l'université, soit trente deux minutes à pieds, argh... Il est 7h54 quand je passe le pas de la porte. Le premier cours commence à 8 heure et même si je pars en courant, je n'y serais jamais à temps.

Ce trajet, je l'ai fait un nombre incalculable de fois avec Leyla cet été, trop pressée d'être au jour J. Si j'avais su que je le ferais en courant et en retard ce jour là...

Au moment où j'arrive devant la salle de classe, il est 8h15. Je transpire à grosses goûtes, mes vêtements me collent. Je n'arrive plus à respirer, si bien que je vais probablement faire une syncope, là tout de suite. Je dois également être rouge comme une tomate, au moins les élèves que je ne connais pas encore et le professeur, qui j'espère sera gentil et compréhensif, ne remarqueront pas que je suis également rouge de honte.

Je toque et abaisse la poignée au moment où j'entend « entrez ». Évidemment, les trente élèves devant moi ont tous les yeux rivés sur moi, je peux même entendre des chuchotements et des rires qui proviennent des quatre coins de la classe. Le professeur lui, n'a absolument pas envie de rire à en croire son regard meurtrier : je jure que je serais morte s' il avait des fusils à la place des yeux.

- Installez vous vite, et que cela ne se reproduise pas mademoiselle...

- Clarks, je lui réponds.

Et je n'attend pas sa réponse pour courir m'asseoir à la dernière place vide, juste à côté de ma meilleure amie : Leyla. Celle-ci me regarde et me fait de gros yeux qui veulent sûrement dire « meuf, tu l'as échappé belle! ». Ça je sais oui.

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant