Chapitre 30

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Ethan

Jeudi 1 février,

Voilà maintenant plusieurs jours que j'essaie d'être le moins présent possible à l'appartement. Je vagabonde, entre les rues de la ville, la colline et le cimetière. Celui-ci est devenu un de mes refuges le plus sacré, au moins ici, je permet à mes sentiments de les laisser s'exprimer.

Mia vit sa petite vie d'étudiante en allant en cours et en faisant des soirées avec ses nouveaux amis, je les vois sur les réseaux sociaux. Elle ne m'a pas reparlé depuis le soir où je les ai vu se donner à coeur joie lors de baisers torrides. Et elle m'a aussi vu ce soir-là, elle m'a vu les prendre sur le fait, mais elle n'a rien fait. Elle n'est pas venu me voir, elle n'a pas arrêté, bien au contraire. Et j'ai compris. J'ai compris que jamais je ne donnerai mon coeur à cette fille, aussi sublime soit-elle, ni à personne d'autre. J'avais raison depuis le début, les sentiments sont pour les faibles. Je me suis laissé aller depuis qu'elle est arrivée, je ne sais pour quelle raison, mais il faut que ça s'arrête. Et ne pas la voir me fait le plus grand bien.

Menteur.

Je crois qu'elle aussi m'esquive. Elle n'est pratiquement jamais à l'appartement, et si on s'y retrouve tous les deux par inadvertance, elle change aussitôt de pièce ou s'en va. Pour Sam ce n'est rien d'inhabituel alors il ne pose pas de question. Et ça me va très bien. C'est bien que cette histoire ait pris fin, j'ai autre chose à faire que de me poser des questions sur une pseudo relation. Je dois me concentrer sur La Grande Course qui approche à grands pas.

De toute façon elle est bien trop pure et fragile pour vivre dans mon monde pourri jusqu'à la moelle.

Je fixe le plafond de ma chambre quand j'entend du mouvement dans le salon. J'attends quelques instants pour essayer de savoir qui vient de rentrer, et j'ai vite ma réponse quand j'entend une mélodie briser le silence apaisant de l'appartement.

Mia.

Merde. Je savais que j'aurais dû partir, elle terminait tôt les cours aujourd'hui.
Je me relève, m'asseyant au bord du lit, je réfléchis à une solution d'esquive mais

l'envie d'aller rouler n'est pas présente. Je me lève, m'avance vers la porte de ma chambre, seulement vêtu de mon jogging gris. J'ouvre la porte et un tourbillon de mèches blondes passe devant moi à vive allure. La petite blonde a l'air pressée et n'a pas remarqué ma présence. Elle fredonne les paroles de la chanson gravée sur le vinyle, s'affairant à ranger ses affaires et à sortir tout un tas de fringues de son placard. C'est quand elle se retourne qu'elle s'aperçoit enfin qu'elle n'est pas seule. Son visage devient blême, s'arrêtant de chanter. Une lueur étrange passe dans son regard, puis son visage affiche une émotion neutre, ne laissant filer la moindre chose qui trahirait ses pensées. Elle détourne le regard et continue sa tâche. Je détourne le mien et me dirige vers le salon, sans but précis. Je me dirige vers la cafetière et me fais couler un café dont je n'ai absolument pas envie.

Mais qu'est-ce que tu fous ?
J'en sais rien.

Je saisis la tasse brûlante dont la fumée s'élève vers le plafond, la dépose sur la table basse et m'installe sur le canapé. J'allume l'écran en face de moi et zappe les chaînes jusqu'à m'arrêter sur une au hasard, une télé-réalité.

Super.
Aussi ridicule que la situation actuelle.
Merci de m'enfoncer encore plus.

L'heure passe, la fumée de la tasse toujours pleine de café a disparu, et trois épisodes de la télé-réalité où ils ont tous baisers les uns avec les autres plus tard, Mia traverse le salon et se dirige vers la porte d'entrée. Elle est vêtue d'une robe rouge, assez moulante qui met ses formes divines en valeur et d'une paire de bottes qui s'arrêtent mi-mollets. Ses boucles sont détachées, et elle a peint ses lèvres de son rouge à lèvre rouge préféré, que j'adore et que je rêve de voir autour de ma queue.

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant