Chapitre 23

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Mia

Mercredi 3 janvier,

Je ne vois pas les jours passer, nous sommes déjà à la moitié de la deuxième semaine des vacances et je suis toujours autant fatiguée. Je passe mes journées à la bibliothèque pour travailler sur les cours. Je suis quand même beaucoup plus apaisée depuis ma conversation avec papa, la boule au ventre constante qui s'était logée dans mon ventre s'était dissipée, je peux enfin me concentrer pleinement sur mes études. Enfin, dans les moments où mon cerveau ne ressasse pas ce qu'il s'est passé entre le beau connard et moi. Il m'a clairement dit que je suis à lui, mais comment je peux être à lui alors qu'en dehors de nos « épisodes », il m'ignore ? J'ai droit à quelques regards et sourires en coin mais rien de plus, ce qui met mes nerfs à rude épreuve.

Je suis concentrée sur mon écran d'ordinateur, mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles hurlant du Ludovico Einaudi, quand quelqu'un tapote mon épaule, je me retourne et vois la dame de l'accueil. Je retire mes écouteurs.

— Oui ?

— Il est 19 heures mademoiselle, nous fermons.

— Oh oui, excusez-moi, je n'avais pas vu l'heure, lui dis-je en m'empressant de ranger mes affaires.

— Ce n'est pas grave, ne vous en faites pas, rit-elle.

Je lui lance un dernier sourire et part. J'aime travailler à la bibliothèque pour l'ambiance et le confort qu'elle offre, toutes les informations que je recherche y sont entreposées et le calme règne, l'odeur des livres m'apporte la familiarité et le bien-être dont j'ai besoin pour me sentir bien, en sécurité. Et puis la petite dame de l'accueil, un peu âgée, est si agréable. Je peux y rester des heures, c'est d'ailleurs ce que je fais depuis trois jours.

Quand j'arrive à l'appartement, les motos ne sont pas garées devant, Sam doit être au bar et Ethan est je ne sais où. Une partie de mon cerveau me crie qu'il est sûrement dans les bras d'une fille, et je secoue vivement la tête pour chasser cette pensée. Il n'a ramené aucune fille depuis celle aux lèvres botoxées.

Mais ça ne veut pas dire qu'il ne va pas chez elle.

Tais-toi.

J'entre dans l'appartement et à chaque pas que je fais à l'intérieur, mon esprit est embrumé par son odeur dont je raffole. Les notes de citron, de pamplemousse, de menthe m'enivrent, m'obsèdent complètement. Je me dirige vers la salle de bains, désireuse de connaître l'identité du parfum coupable mais je ne trouve rien. Je réfléchis une seconde.

Vas-y.

Mais je ne vais quand même pas faire ça...

Il ne le saura pas.

Tu es sûr ?

Vas-y.

Je m'approche de sa chambre à pas de loup, avec l'intime conviction d'être coupable de quelque chose que je n'ai pas encore fait. Je regarde une dernière fois dans le salon, me sentant idiote de craindre alors que j'entendrais le bruit de sa moto s' il arrivait. J'ouvre la porte et découvre sa chambre, je n'y ai pas prêté attention quand j'ai déposé mon cadeau. Elle lui ressemble, elle est dans les tons sombres comme son regard, simple et sans attaches, comme lui. Sa chambre est vide d'émotion, peut-être à l'image de son cœur. Son lit est défait, et j'ai la soudaine et folle envie d'aller sentir son oreiller pour voir si il porte son odeur.

Je suis tarée ?

Tu es tarée.

Super, merci.

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant