Vis pour moi.

Chapitre 42

Mia

Je le déteste.

Je le déteste tellement.

Je le déteste autant que je l'aime, et ça fait un mal de chien.

Je le déteste de me laisser seule sur le bas-côté de la route alors qu'il se lance dans une course contre la montre avec sa vie.

Je le déteste de vouloir me laisser seule. De me laisser seule dans cette vie dans laquelle il s'est immiscé sournoisement.

Je ne sens plus le froid de la nuit noire qui nous englobe. Je n'entend pas les voix lointaines de Leyla et Sam qui essaient de me rassurer tant bien que mal.

Je ne ressent que cette immense douleur dans ma poitrine, comme si on me rouait de coup, et les battements frénétiques de mon cœur sur chacune de mes tempes.

Je ne vois plus rien non plus, à cause des larmes qui ne cessent de brouiller ma vue avant de dévaler mes joues.

Je le déteste d'avoir tourné la poignée d'accélération alors que je lui ai dis que je l'aimais.

***

Ethan

Les voilà, elles sont là les sensations que j'aime.

L'adrénaline, la peur, l'euphorie. Des motards sont déjà hors circuit et nous ne sommes pas encore à la moitié de la course, un sourire se dessine sur mon visage.

« Je t'aime Ethan. »

Elle m'aime.

Tu ne la mérites pas.

Mais elle m'aime.

Je perds ma concentration et un mec me passe devant.

Merde.

Je tape une accélération et prend le virage en face de moi de l'intérieur, pour reprendre ma place. La roue frôle le bord de la route mais ça passe.

« Vis pour moi. »

Ses paroles tournent en boucle dans ma tête et ma concentration pour la course n'est pas à son maximum. Un autre motard est hors course, nous sommes à la moitié. Je suis quatrième, il faut que j'accélère. L'aiguille sur le compteur me provoque et se moque de moi, je tourne toujours plus la poignée d'accélération et augmente la vitesse. Je n'ai jamais roulé aussi vite pendant mes entrainements, je ne sais pas quelles seraient les conséquences si je venais à déraper.

« Ne me laisse pas. »

Je double un autre concurrent de justesse et nous nous retrouvons sur la dernière ligne droite. En une fraction de seconde tout est terminé. La foule est regroupée à l'arrivée et hurle de joie, des applaudissements et des sifflements se font entendre de toutes parts. La musique me parvient de loin, je ne sens plus mon cœur battre à cause de l'adrénaline.

Je retire mon casque et je vois Sam me jetter un regard noir, Leyla qui se tient droite, une main plaquée sur sa bouche et Mia, submergée par de gros sanglots. Le regard de la petite blonde change subitement, devenant aussi noir que ses beaux yeux bleus puissent le permettre et fonce sur moi. Plus aucune larme ne coule et sa main se lève, mes yeux se ferment. Me joue se couvre d'une sensation de brûlure intense.

Elle vient de me gifler.

Un léger sourire étire mes lèvres.

—Je te hais. Tu n'es qu'un connard ! Je t'ai dis que je t'aimais et tu es parti ! Tu m'as laissée toute seule ! Tu aurais pu mourir Ethan ! Mais bon dieu, tu es complètement taré ! Ne t'avise plus jamais de me faire une chose pareille parce que je te jure Carter, que c'est moi qui te tuerai de mes propres mains ! Hurle la blonde.