Chapitre 13

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Mia

Dimanche 3 décembre,

Je suis réveillée par un bruit assourdissant provenant du salon. Je tend ma main vers ma table de chevet, où se trouve mon téléphone, et je m'aperçois qu'il est que 10 heures. Je ne peux même pas faire une grasse matinée dans cette cohabitation. Qui m'a conseillé de venir vivre ici déjà ? Je hais Leyla silencieusement en me trainant paresseusement vers la cuisine.

Je m'installe sur un tabouret autour de l'ilot central, quand Sam pose devant moi une tasse de café fumante. J'adore cette odeur de café au réveil.

- Bien dormis petite marmotte ?

- J'aurais préféré dormir un peu plus, dis-je d'une voix encore endormie, le front posé au creux de ma main.

- Mal de crane ?

- Carrément. La prochaine fois, arrête de me servir après deux verres.

- C'est noté, dit-il en riant.

Son rire s'arrête quand une nana, blonde aux seins exagérément énormes et une bouche tout aussi énorme, passe dans le salon pour atteindre la porte d'entrée, non sans faire un clin d'oeil dédié à mon frère. Nous la scrutons en silence, quand c'est au tour d'Ethan de traverser le salon pour la raccompagner. Alors c'était elle les bruits d'animaux ? La pauvre, je ressent de la peine pour elle en imaginant ce qu'elle a dû affronter. Ils se roulent une galoche, si baveuse que je peux compter les filets de bave. Cela eu l'effet de me donner une nausée, ou était-ce le trop plein d'alcool d'hier soir.

Nous nous lançons un regard pleins de sous-entendu avec Sam, ce qui eu le don de nous faire rire. Ethan ferme la porte, et se dirige vers la cafetière.

- Quoi ?

- Tu ne lui proposes pas le room service avec le petit déjeuner inclu ? Questionne mon frère.

Je pouffe de rire.

- Ferme-la, et pourquoi tu te marres toi ?

- Ta barbie a trop appuyé sur le Botox je crois, elle ne risque pas de se noyer.

Ce n'est pas méchant, c'est une constatation.

- Peut-être que tu ferais autant de miracle qu'elle si tu avais la même bouche, cracha-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Je sent mes joues chauffer. Mais bon Dieu, pourquoi est-ce qu'il sort quelque chose comme ça devant mon frère ?

- Je n'ai pas besoin d'être botoxer comme elle pour faire des miracles, répondis-je du tac au tac.

C'est faux.

Ah et tu peux le prouver Clarks ?

- Eh oh ! Je suis toujours parmi vous je vous signale, s'écria Sam, et je ne veux absolument pas savoir ce que ma petite soeur fait ou non avec sa bouche, en affirmant que tu ne fais absolument rien avec ta bouche, conclue-t-il en me regardant.

Je me sent encore plus gênée, mon visage doit ressembler à une tomate, ou à de la lave en fusion, ou à une tomate dans de la lave en fusion.

Je ne répond rien, finissant mon café, alors que lui me fixe toujours, avec le même regard qu'hier, la même étincelle qui pourrait enflammer tout mon être si j'étais composée d'essence.

- Bon Carter, va te préparer, on doit bouger.

- Vous allez où ? Demandais-je à mon grand frère.

- On va à un rasso.

- Ah cool, amusez-vous bien.

- C'est prévu, me répondis Sam en m'embrassant le front.

Ethan est toujours debout face à moi, ses hanches appuyées contre le plan de travail. Son short descend exagérément bas, laissant entrevoir sa ceinture d'Apollon. Je me perd dans l'exploration de son corps, il n'a pas l'air de pratiquer du sport tous les jours, mais son corps est massif, sculpté. Son tatouage à l'avant-bras gauche fait ressortir d'avantage les veines qui partent de ses mains pour remonter le long de ses bras. Sa mâchoire est si tracée que ça en est surhumain, ses cheveux retombent en mèches rebelles sur ses yeux verts. Je vois les muscles de sa mâchoire se contracter et ça me fit un je-ne-sais-quoi dans le creux de mon ventre. Je relève les yeux pour les encrer dans les siens, et je me rend compte que lui, me fixe déjà. Quelques pas lents suffisent pour engloutir le peu d'espace qu'il y a entre nous.

- C'est quand tu veux pour me montrer les miracles que tu sais faire avec ta bouche pas botoxée blondinette.

Et je me sent défaillir, mes yeux si écarquillés qu'ils pourraient sortir de leurs orbites à tout moment. J'essaie de reprendre mes esprits, pour ne pas lui montrer l'effet qu'il a sur moi, en vain. Ma respiration est trop rapide, mes joues chauffent trop, mon coeur bat trop vite.

Tout est trop.

Je ne répond rien et quitte la cuisine, en le laissant en plan, encore.


***

Ethan

Elle vient de recommencer. Elle m'a laissé en plan dans la cuisine. Et elle m'a menti.

Petite menteuse.

Elle ne peux pas se douter que j'ai entendu la vérité de sa bouche non botoxer hier soir, « la fille la plus vierge que cette terre porte », et c'est d'ailleurs pour cette raison que je lui ai fait cette demande dans la cuisine. Bon ok, ce n'était pas très approprié devant son frère, mais rien à foutre.

Je compte bien continuer ce petit jeu encore un peu, jusqu'au moment où elle ne fuira plus. Jusqu'au moment où elle me choisira pour devenir une femme. Ne demandez pas pourquoi j'agis comme ça, j'en sais rien.

J'ai juste envie de la baiser.

Oui, voila.

Quand j'ai fini de me préparer, je rejoignais Sam dehors en enfilant ma veste en cuir, et nous démarrons sur les chapeaux de roues, laissant une traînée de fumée derrière nous. La route nous appartient, elle est à nous, nous la possédons. Sam et moi, envers et contre tout. Contre le reste du monde. Nous roulons, toujours plus vite, toujours plus loin, avalant chaque kilomètres à une allure folle, dangereuse. Je la sent, l'adrénaline, elle brûle mes veines, fait accélérer mon coeur, rend ma respiration plus rapide. L'endorphine qui se propage dans mon cerveau, dans mon corps, transformant mes jambes en coton. Je souris. Là, je me sent vivant.

Je suis vivant.

Je vis.

Il n'y a que les passionnés de moto qui peuvent comprendre, et j'entends par là ceux qui prennent leur moto n'importe quand, à n'importe quel moment, peu importe qu'il pleuve, vente ou que le ciel soit ensoleillé. Ceux qui n'ont pas d'autre choix que de sortir leur bolide pour pouvoir respirer à nouveau, ce qui ont besoin de ce danger pour reprendre conscience que leur vie ne tient qu'à un fil. Même si, à ce moment là, ils jouent avec ce même fil, tirant trop fort dessus à certains moments, frôlant la cassure. Il n'y a que ces personnes là qui peuvent comprendre ce que je ressens actuellement.

J'existe pendant quelques secondes.

Après vingt minutes de routes, nous voila arrivé au rasso. Il doit y avoir une centaine de moto présentes aujourd'hui. Nous saluons les habitués : Tom, Ben, Harry, Tania, Laura. Notre petite bande de motard.

Que la fête commence.




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J'espère que l'histoire d'Ethan et Mia te plaît ✨

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Fyctia : blondie.64 "Vis pour moi.", histoire de droite avec le moto sur la couverture.🤍

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant