Chapitre 8

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Éthan

Alors comme ça miss casse couille est libre ? Pas franchement étonnant après le cirque qu'ils nous ont fait à la soirée.

En revanche, ce qui m'étonne, c'est le fait qu'elle ne me l'ait pas dit ce matin. Pourquoi me le cacher ? Je sais que nous ne sommes pas vraiment proches, pas proches du tout même. Mais quand même, c'est moi qui l'ai défendu en enfonçant mon poing dans la face de ce vieux type.

Et si j'en crois le coup de coude discret, mais pas très discret qu'elle a donné à Leyla, elle ne voulait vraiment pas en parler en ma présence.

Enfin bon, je m'en bat les couilles, ce n'est pas mes histoires.

On a commandé des pizzas pour le repas, et maintenant qu'elles sont toutes englouties et que la soirée vient de se terminer, Leyla rentre chez elle. Sam part se coucher et Mia va étudier dans sa chambre.

Et je me retrouve seul. Même entourer de trois personnes je me sent seul. J'ai ce vide en moi, qui ne part pas et que je n'arrive pas à colmater. Je vais en crever.

Seul.

Quand je passe à côté de la chambre de blondinette pour aller me coucher, je l'entend fredonner une chanson, et ça sent la cerise.

Foutue cerise.

Sa porte est entre-ouverte. Je passe la tête. Elle est de profil et écris je ne sais quoi sur des feuilles éparpillaient autour d'elle, à côté d'un paquet de bonbon en forme de crocodile. Elle ne peut pas me voir.

Je la contemple quelques secondes, elle serait presque jolie si elle n'était pas une aussi grosse emmerdeuse.

Ses boucles anglaises délicates, que le soleil a une grande capacité à faire briller, descendent en cascade jusqu'au creux de ses reins. Elle a un petit nez et une bouche rose, si pulpeuse qu'on a envie de croquer dans ses lèvres pour voir si elles sont aussi sucrées qu'elles en ont l'air. Et ses yeux, jaune au centre et bleu à l'extérieur, ils dégagent un je-ne-sais-quoi. Il est difficile de la regarder droit dans les yeux.

D'ailleurs si elle n'avait pas tourné les yeux la première tout à l'heure, je l'aurais fais. Ils vous perdent, vous submergent.

Je ne sais pas si elle sent ma présence, mais elle tourne la tête vers moi.

Je déraille là.

Il faut que je remette les choses en ordre.

- Alors comme ça on a rompu ? dis-je d'un ton moqueur.

- Dégage de là Éthan.

Je siffle.

- Retrouves-toi vite quelqu'un, baiser un coup te détendrait.

Elle rougit. Je jure qu'elle rougis. Alors lui parler de sexe la gêne ? Hum, intéressant. Je crois que blondinette ne sait pas où elle a mis les pieds.

Et sans un mot, juste avec un petit rire, je part me coucher.

Je sens que je vais prendre mon pied à la titiller.


***

Mia

Mercredi 15 novembre,

J'ai mis un moment à m'endormir, après la visite d'Ethan. Ses paroles ont tournées en boucle dans ma tête, personne ne m'a jamais parlé aussi grossièrement. En plus d'être un connard, c'est aussi un porc. Pourquoi ça ne m'étonne donc pas ?

Je me dirige vers la salle de bain pour prendre ma douche. La salle de bain est assez spacieuse et moderne elle aussi. Elle comporte deux vasques rectangulaires en marbre noir, un immense miroir et une douche à l'italienne, noire elle aussi. Seule une grande vitre délimitait la douche, donc aucune intimité. Mais je prend le soin de fermé la porte à clé à chaque fois. Et avec l'autre pervers dans les parages, je redouble de vigilance.

Cette douche me fait un bien fou. L'eau est si chaude que la salle de bain est engloutie par un nuage de vapeur.

Quand j'ai terminé de me préparer, je grignote un bout et part en direction de l'université. Emménager chez Sam m'a vraiment changé la vie, je n'ai pas été en retard une seule fois depuis. Bon ok ça ne fait que trois jours, mais quand même ! Et mon stress a extrêmement diminué depuis que je travaille dans le calme, sans mes parents sur le dos. Mes notes sont remontées, elles ne sont pas incroyables, mais elles sont beaucoup mieux.

Nous sommes avec Mlle Smith ce matin, et c'est l'heure du moment tant attendu. Notre professeur a attendu la fin du cours pour nous l'annoncer. L'heure de savoir qui est accepté pour le stage à Oxford.

J'ai les mains moites, des sueurs froides. Je peux même sentir une goutte dévaler ma colonne vertébrale. Je cache mes mains sous le bureau pour que personne ne les remarquent, c'est trop embarrassant.

Je ne respire plus, je n'entend plus, je ne bouge plus. Pourtant les autres élèves eux, se lèvent, rangent leurs affaires et sortent de la salle.

Leyla se met face à mon bureau, agitant les mains devant moi. Je reprend mon souffle. Je n'ai pas été prise pour le stage, elle si.

Je m'y attendais au fond. Mes notes sont remontées oui, mais pas assez. Je le savais. Mais je nourrissais l'espoir, et ça faisait mal.

Leyla est surexcitée, je ne peux pas lui en vouloir, je suis fière d'elle.

Mais ça fait mal.

Tu te rend compte ? Je pars pour Oxford !! crie-t-elle quand nous nous dirigeons vers la cafétéria.

En voyant mon absence de réponse, elle s'arrête et se tourne vers moi.

- Je suis désolée Mia.. Merde je suis vraiment conne d'être aussi heureuse devant toi.

- Mais non ne t'inquiètes pas, je suis juste un peu déçue mais très heureuse pour toi. Vraiment. Tu vas vivre ton rêve, c'est génial ! lui dis-je en la prenant dans mes bras.

- Oui mais c'est aussi ton rêve, notre rêve. On devait y aller ensemble... Je vais refuser, si tu n'y vas pas je n'y vais pas non plus. dit-elle en se retournant et en fonçant vers la salle de Mlle Smith.

Je la rattrape par l'épaule.

- Mais n'importe quoi ! Arrête un peu tes conneries ! Tu le mérites alors fonces. Je travaillerai un peu plus et on finira par y aller ensemble, tu verras. Tu ne peux pas louper cette opportunité. Tu dois le faire. Tu m'enverras des tas de photos et on s'appellera en FaceTime tous les jours !

Et ça me tue. Je lui souris, ce sourire si grand qui ne veut rien dire. Elle me sourie en retour et nous allons manger.

Enfin, je n'ai pas toucher mon assiette, j'écoute Leyla parler, et je répond quelques fois. Elle me demande si ça va, remarquant que je ne mange pas, j'ai prétexté être barbouillée à cause de mes règles.

Je ne suis pas dans ma semaine de règles.

Le reste de la journée est long, je suis présente sans l'être. Me remerciant intérieurement d'être partie de chez mes parents. J'aurais été incapable de leur dire en face.

Je rentre à l'appart, dis bonjour à Ethan, et part m'enfermer dans ma chambre.

Ce soir là, je l'ai passé à pleurer.



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J'espère que l'histoire d'Ethan et Mia te plaît ✨

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Fyctia : blondie.64 "Vis pour moi.", histoire de droite avec le moto sur la couverture.🤍

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant