Chapitre 38

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Mia

Vendredi 8 mars,

Cela fait quatre jours maintenant qu'Ethan m'évite. C'est assez drôle cette capacité qu'on a en commun de s'ignorer mieux que de se parler. Je pensais qu'après la nuit de dimanche, les choses auraient changé, visiblement, j'ai été idiote de croire ça.

J'ai quand même essayé d'engager la conversation à plusieurs reprises cette semaine, ne serait-ce qu'en demandant ce qu'il voulait manger alors que je passais une commande. Sa seule réponse a été un grognement et une porte qui claque.

C'est pourquoi je suis actuellement en train de m'habiller comme je le fais rarement, c'est-à-dire, comme si j'allais monter les marches de Cannes, alors que je vais seulement au bar de Sam. Parce que, si j'en crois les paroles qu'il a prononcées dimanche, mes courbes le rendent dingue. Alors j'ai décidé d'y croire et d'en jouer.

Tu me fatigues...

Tu pourrais me soutenir...

J'enfile la même robe noire que je portais à mon anniversaire, relève mes cheveux dans une queue-de-cheval, applique mon rouge à lèvre rouge et grimpe sur mes talons.

Je regrette déjà mon choix...

Tu fais moins la maligne là.

Il est 20 h quand j'arrive au bar. Ethan n'était pas à l'appartement, alors il est soit ici, soit sur sa colline.

—Pitié, faites qu'il soit ici et que je ne me retrouve pas plus idiote que je ne le suis déjà...

Un soulagement submerge tout mon corps quand je vois ses cheveux ébènes au niveau du bar, et que Sam est en train de lui parler. Je m'avance près de lui comme si je ne l'avais pas remarqué, me penche sur le bar pour embrasser mon frère, dans le but de mettre mes fesses moulées dans le tissu satiné de ma robe, à la hauteur de son visage.

Sourire de la victoire.

—Et que nous vaut cette robe, petite marmotte ?

—J'avais juste envie de me faire belle ce soir.

—C'est réussi, me complimente Sam avec un clin d'œil. Un Gin cerise ?

—S'il te plaît, oui.

Ethan n'a pas bougé d'un millimètre, fixant le mur en face de lui.

—Tu passes une bonne soirée Carter ?

—Jusqu'à ce que tu arrives, oui.

Sa réponse me fait rire car c'est exactement celle que je lui ai donnée au début de notre cohabitation, quand je commençais tout juste à sortir le vendredi soir. À cette période-là de ma vie, j'aurais explosé de rire si une personne avait osé me dire que ma relation avec ce beau connard allait évoluer ainsi. Pourtant aujourd'hui, je ne me vois plus vivre sans lui.

Sam me tend mon cocktail et j'en bois une gorgée, puis je me dirige vers une table vide, à quelques mètres de là où se trouve Ethan. La musique dégourdit mes hanches qui se balancent en rythme. Mon verre à la main, mon regard dirigé vers lui, j'attrape la paille à l'aide de ma langue.

Faites que j'ai l'air sexy...

On croise les doigts.

De là où je suis, je perçois ses mâchoires se contracter. Je ferme les yeux et apprécie la musique qui résonne dans la pièce. Je bascule ma tête en arrière et laisse mes bras bouger en rythme avec mes hanches, mes mains caressent mon cou et mes cheveux. Quand je rouvre les yeux, nos regards s'accrochent, le sien est brûlant et me détaille de bas en haut sans aucune retenue. Le même regard que l'autre soir quand il explorait mon corps de sa bouche.

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant