Chapitre 16

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Mia

De quel droit me parle-t-il de cette façon ? Je lui ai seulement demandé où il était allé, rien d'incroyable. Rien qui ne mérite cette méchanceté. Personne ne m'a parlé comme il vient de le faire. Et pourquoi j'ai réagis de cette manière ? J'ai été submergée par mes émotions, j'ai perdu mes moyens, je n'ai pas tenu la face devant lui. J'ai été vulnérable. Je suis enfermée dans ma chambre depuis, cela fait des heures car j'ai entendu Sam rentrer du bar. Il a toqué à ma porte mais je n'ai pas répondu.

Je suis en colère, contre lui et contre moi. Contre lui pour sa réaction démesurée, pour ces mots tranchants, et contre moi pour ma réaction de minable.

Les épisodes entre lui et moi m'ont fait oublier qui il est vraiment, un homme détestable jusqu'à l'os, méprisable, abject. Mais la réalité m'ai revenu en pleine face tout à l'heure. Je me fais la promesse de ne plus jamais l'oublier.

Je n'ai pas mangé, m'étant goinfré des bonbons qu'il m'a acheté. Je ne compte pas, mais assez pour qu'il m'achète des bonbons. Qu'elle ironie. J'ai mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, Tom Odell hurlant Another Love. La seule qui fait battre mon coeur bien plus vite qu'il ne le faudrait. Je ne sais pas si vous avez déjà eu cette sensation, celle qu'une chose vous fait ressentir. Un mélange d'émotions fortes, de sensations dans le coeur, dans l'esprit. Une chose qui vous fait vous sentir vivre, exister et dont vous ne pouvez pas vous passer. Cette musique me fait cet effet, à chaque fois que je l'écoute, un tourbillon d'émotions et de sensations m'envahis. Elle est puissante, violente, incroyable.

Je sors de ma chambre, fonçant vers la porte d'entrée. Les garçons sont dans le salon ; Sam sur le canapé, Ethan dans la cuisine, torse nu. Je ne m'attarde pas sur lui et mis mes chaussures, les écouteurs toujours vissés dans mes oreilles. Il fait nuit noire, et il pleut des cordes. Il n'y a pas de vent, la rue est déserte. Je lève la tête vers le ciel, ferme les yeux et apprécie chaque morsure que les gouttes d'eau froide font sur ma peau. L'eau est gelée mais ça m'ai égal. J'étend les bras et respire vite et fort. Il fait froid mais j'ai besoin de ça. Je le fais à chaque fois que ça ne va pas, quand un trop plein se fait ressentir, c'est pour ça que Sam n'a pas tenté de me retenir, il sait. Tom Odell hurle toujours en fond, je me sent bien. L'apaisement prend place dans mon corps, mes muscles se détendent complètement.

Je ne compte pas pour lui ? Très bien, lui non plus.

Menteuse.

Les larmes refont surfasse, mais que m'arrive-t-il ? Pourquoi sa réaction m'affecte-t-elle autant ? Je les laisse couler. Des gouttes d'eau et des larmes, personne ne verrait la différence.

Sauf moi.

La musique en est à la partie instrumentale, la meilleure partie, la plus intense. Je me met à tourner sur moi même, savourant chaque instruments et chaque gouttes d'eau. La pression a disparu, laissant place au soulagement. Un sourire apparaît sur mon visage. La musique est terminée. Je relâche mes bras le long de mon corps, reprenant une respiration normale. Je sent une présence derrière moi, en me retournant je le vis. Il est à sa fenêtre, il m'observe, depuis combien de temps ? J'en sais rien. Nos regards ne se lâchent pas, ancrés l'un dans l'autre. J'y mis fin en rentrant dans l'appartement. Je suis trempée et je tremble de froid, mais je ne ressent plus de tension.

- Ça va mieux ? Me demande Sam.

- Oui, lui dis-je avec un sourire.

Il s'approche et me souhaite une bonne nuit en m'embrassant sur le front. Il a attendu que je rentre avant d'aller se coucher. Cette constatation me fit sourire de plus belle.

Vis pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant