Chapitre 22 :

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Le pilote se sentait idiot. Se laisser submerger par ses sentiments ne lui ressemblait absolument pas. Lui qui gardait en temps normal un contrôle des plus total sur chacun de ses gestes, se retrouvait dans la capitale, dans l'objectif de parler avec Kal.

Après ce dernier coup de fil, plus que désastreux, Charles ne souhaitait que retrouver Kal pour mettre les choses au clair. Et si Charles, pour garder sa relation intacte avec la métisse, devait nier la naissance douloureuse de ses sentiments, ainsi soit-il. Il ne voulait juste pas la perdre. Il ne supporterait pas de voir une nouvelle personne le quitter.

Cette dernière année avait déjà été si dure avec lui, entre sa mère et Lorenzo, Charles ne voyait pas comment il pourrait se relever. Kal n'était plus que sa seule accroche à la réalité. La seule qui le maintenait à flot, même si cela n'était qu'éphémère.

-" Charles, que fais-tu ici ?"

-" Je sais pas vraiment. Hier soir tu as raccroché brusquement, et je voulais te voir."

Peut-être n'était-ce pas la meilleure des techniques pour se rapprocher de Kal, car immédiatement, la jeune femme devient méfiante. Elle se doutait de plus en plus des sentiments du pilote pour elle, et ne souhaitait pas qu'il vienne lui faire une quelconque déclaration.

Face au regard septique de sa partenaire, Charles finit par préciser que seul lui importait son pull, bien qu'aucun des deux ne se soit laissé berner.

Charles avait peur de perdre Kal.
Kal serait prête à laisser partir Charles sans soucis.

-" Charles, avant que tu rentres, on est d'accord que notre relation n'a rien de formelle ?"

Charles n'avait jamais connut de relation à sens unique. Peut-être, que dans certaines de ses relations, des sentiments profonds lui avaient fait perdre la tête, mais ces moments ne furent qu'éphémère. Pourtant, avec Kal, et il le sentait, leur relation se différenciait de toutes ses précédentes.

Sûrement car pour une fois, il était bien plus attaché que sa partenaire. Et avouer à Kal combien il l'appréciait lui tiraillait chaque parcelle de son corps, mais il n'était pas encore prêt à perdre cette relation. Donc, s'il devait y perdre son cœur, que cela soit comme ça. Il acceptait son sort.

-" Ne t'inquiète pas Kal. On s'est mit d'accord dès le début, et je n'attends rien d'autres que d'agréables moments au lit. J'ai le droit de rentrer maintenant ?"

Kal ouvrit finalement la porte dans son entièreté, afin de laisser passer le monégasque. Charles, en pénétrant dans la chambre d'hôtel, tenta tant bien que mal de cacher son sourire, remarquant son sweat sur l'oreiller de la jeune femme. Une certaine satisfaction prenait place en lui, tout comme une lueur d'espoir s'installait au plus profond de son être.

-" Retire moi ce sourire de suite, Leclerc."

-" Ce n'est pas de ma faute, si je constate que mon pull te sert bien."

Tout en parlant, les deux amants se rapprochaient petit à petit. Voila que cette tension entre eux venait de renaître, laissant de côté cette gêne. L'un comme l'autre, étaient soulagés de se retrouver, et, alors que Charles glissa lentement ses mains dans le dos de Kal, la grecque ne put retenir son sourire.

Charles lui avait peut-être légèrement manqué.

-" Ne rêve pas, j'avais juste froid."

-" Bien sûr je n'ai jamais rien sous-entendu de plus."

Ce fut seulement lorsqu'ils s'embrassèrent que Kal laissa aller toute la pression émanant de son corps.

Le touché de Charles lui procurait différentes sensations que celui d'Ishiah, et elle devait se l'avouer, cela n'était pas des plus déplaisant.

Pourtant, alors qu'elle fermait les yeux, le sommeil l'envahissant, elle ne put s'empêcher de voir le visage de Lorenzo. Comme chaque nuit passée en compagnie du monégasque, la mort de son frère lui revenait sans cesse à l'esprit, et une rancœur son nom la berçait jusqu'à son réveil.

La fin du monde | Charles LECLERCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant