La fin du monde | Charles LECLERC

Chapitre 14 :

Alors que Kal entrait dans sa chambre, Charles se maudissait. Il ne prenait jamais le temps de la ranger, alors quelques vêtements jonchaient au sol. Rapidement, il se précipita sur le lit, à fin de balancer les boules de vêtements dans sa valise, ouverte, se trouvant au fond de la pièce. En cet instant, il se maudissait lui et son incapacité à rester ordonné.

-" Il en reste un ici, si tu cherches à faire disparaître tous tes vêtements par terre."

Malgré le rire léger de Kal, le pilote sentit ses joues se faire envahir d'une poudre rouge. Honteux, il cacha rapidement le t-shirt, cherchant à préserver une image peu entachée, avant d'inviter la jeune femme à prendre place sur son lit, à ses côtés.

Alors qu'il cherchait son ordinateur, Kal jouait avec ses doigts. Elle se sentait gênée de se retrouver dans la même pièce que Charles, et d'autant plus en étant dans sa chambre. Elle ne savait plus que dire et comment agir, alors que son cerveau tournait sans s'arrêter. Finalement, elle lança une blague bateau bancale, tenant de rendre l'atmosphère plus légère.

Et, rapidement, les deux se mirent à parler, enchaînant les sujets, tandis que sur son terminal, Charles cherchait les pistes. Pourtant, même une fois trouvés, il ne fit rien de ses sons. Son âme plongeait dans la conversation, et il ne souhaitait plus fissurer ce fil si fragile.

Il appréciait, cette coupure hors du temps. Trop de fois, revenait le sujet de la course dans les conversations, et le fait qu'elle n'aborde en aucun cas ce thème le soulagé. Il ne se définissait pas seulement par la Formule 1 et ses compétences, pourtant, un grand nombre de personnes autour de lui semblaient l'oublier, même les plus proches.

Alors Kal, qui ne connaissait que le principe, ne faisait guère attention à son métier. À vrai dire, elle s'en fichait royalement. Discuter de sujet vague et simple s'avéraient surtout être le meilleur stratagème pour ne pas penser à ses plus folles pensées. Charles se trouvait juste être la bonne personne, en cet instant.

Charles était a vrai dire une belle distraction.

C'était peut-être ce bien être soudain, qui les poussa l'un vers l'autre. Comme dirigé par une force inconnue, Kal et Charles se rapprochaient. D'abord, leurs peaux se touchèrent, avant que ce ne soit leurs lèvres, puis l'entièreté de leurs corps.

Charles se sentait avide de Kal. Il cherchait toujours son regard, pour vérifier qu'elle soit bien là, à partager ce moment avec lui. Il n'osait pas croire que cette dose de bonheur lui soit réellement permise.

-" Tu pars ?"

Son chuchotement constituait presque en une supplication. Charles ne voulait pas passer la nuit seul. A vrai dire, souvent, après avoir fait l'amour, le pilote aimait partager l'amour. D'autant qu'au vu de la bonne entente de la soirée, il n'avait pas imaginé que ce rapport charnel ne change quoi que ce soit.

-" Je suis fatiguée, et demain mon avion part tôt."

Ce fut la seule excusa que trouva Kal. Elle sentait bien qu'elle ne pouvait lui dire que sa seule envie pour le moment, était de les fuir, lui et ses marques d'attentions. Elle ne voulait pas de ça. A l'origine, être avec Charles lui avait permit durant quelques instants d'oublier son frère. Mais cela n'allait pas plus loin.

C'était trop, pour elle. Elle ne le connaissait peu, pas. Elle ne voulait pas recevoir cette fausse marque d'attention, se faire berner par des sentiments seulement dirigés par le désirs.

-" Comme tu veux."

Charles ne voulait pas lutter pour une bataille qu'il ne gagnerait pas. Malgré sa déception, il fit comme si de rien n'était, et prit la direction de la douche. Il ne fit aucun signe à Kal, et celle-ci resta quelques secondes, pantoise par ce soudain changement. Pourtant, elle ne fit rien de plus, avant de prendre la porte, donnant sur le couloir de l'hôtel.

-" Au revoir Kal, à la prochaine fois."

Et Charles ne sût dire si cela furent des adieux, ou une promesse, alors que ses paroles ne se firent qu'entendre par ses propres oreilles.