Chapitre 24 :

131 3 0
                                    

Le silence régnait dans la voiture, tandis que Charles venait tout juste de raccrocher avec sa mère. Il lui avait expliqué la situation calmement, et était resté au téléphone avec elle en attendant que Carla ne vienne la chercher. Même si sa mère allait mieux depuis quelques temps, notamment grâce aux médicaments, Charles voulait s'assurer qu'elle ne fasse aucune bêtise.

Mais maintenant qu'il n'y avait plus rien pour lui occuper l'esprit, Charles s'inquiétait d'autant plus. Il s'en voulait de ne pas pouvoir être sa famille. Et surtout, il avait peur de ne pas pouvoir faire de véritables adieu à son frère, si ça tournait mal.

Parce qu'il s'en voulait que ses dernières paroles à son père soient des mensonges. Parce qu'il ne se souvenait plus des derniers mots prononcé à Jules, avant qu'il ne monte dans la monoplace.

-" Charles, tu sais que tout ca n'est absolument pas de ta faute, n'est-ce pas ?"

Le silence du pilote ne fit que confirmer les pensées de Kal, qui ne savait que dire pour rassurer le monégasque. Parce qu'aucune parole ne pourraient changer les faits.

-" Est-ce qu'Arthur t'a expliqué ce qu'il c'est passé ?"

-" Juste que cette nuit en se levant, Charlotte a retrouvé Lorenzo évanoui par terre. Quand il m'a appelé, elle venait tout juste de raccrocher avec lui, et les pompiers étaient déjà sur la route."

Le silence prit une nouvelle fois place dans le petit habitacle. Il était de plus en plus pesant, et Charles se sentait comme étouffait. La petitesse de sa voiture ne l'avait jamais véritablement dérangé, mais en cet instant précis, il regretta son adoration envers Ferrari.

-" Tu sais qu'au final, tu ne m'as jamais fait écouter tes musiques."

-" J'imagine que c'est l'occasion parfaitement."

Et même si elle devait bien se l'avouer, sa tentative de rompre le mutisme ambiant, était assez pitoyable, Kal fut heureuse de voir Charles penser à autre chose. Même si cela ne durerait que quelques minutes.

-" Au final, tu ne m'as jamais fait visiter la fameuse plage. Après tout ça, on pourra peut-être y aller ?"

Kal se rendit bien compte que Charles faisait comme si cet événement avec Lorenzo n'était rien. Le pilote se trouvait dans un déni des plus complets, mais Kal ne souhaitait pas le faire retourner sur Terre. Car il existait dans le déni, cette bulle rassurante qui faisait conserver le cap. Qui faisait que l'on ne se noyait pas dans les rapides.

Elle même l'avait été, lorsque son téléphone avait sonné, et qu'elle se trouvait sur la route de l'hôpital. Sans cela, elle ne serait sûrement pas parvenue entière jusqu'au bâtiment, ni trouvé le courage de se présenter au comptoir.

-" Je suis désolé."

-" De quoi ?"

-" De te faire vivre ça. Je sais que tu ne veux pas voir mon frère pour l'instant. Et pourtant, tu es entrain de m'y conduire."

-" C'est normal."

Ce n'était que pour Charles, que Kal faisait cela. A vrai dire, elle ne comprenait même pas pourquoi elle était entrain de conduire cette voiture. Elle détestait cette famille, et elle savait bien qu'elle ne pourrait échapper à une seconde rencontre avec Pascale.

Seulement, elle aurait souhaité ce soir là, que quelqu'un soit là, avec elle. Comme elle le faisait à cet instant.

Alors, pour Ale, elle conduirait jusqu'à cet hôpital.

La fin du monde | Charles LECLERCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant