Chapitre 27 :

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Cela faisait longtemps, que Charles n'avait pas retrouvé Joris, pour simplement partager un café en terrasse. Pour parler, se confier, Charles avait longtemps considéré que Joris était le meilleur dans ce domaine. Pourtant, ces derniers mois, les deux s'étaient considérablement éloignés, et il était maintenant temps de régler les choses.

Si Riccardo semblait remplir à merveille ce nouveau rôle de confidant, devoir le partager en permanence avec Marta et Chiara ne facilitait pas les choses. Et puis, malgré tout ce qu'il pouvait bien dire, son ami lui manquait.

Joris était celui qui l'accompagnait partout, qui le connaissait mieux que tout le monde. Ainsi Charles semblait avoir du mal à dire adieu à cette amitié. Et, étonnamant, ce fut Joris qui reprit contact en premier, proposant justement ce rendez-vous au café.

-" Charles, je voulais m'excuser pour ne pas avoir été là pour toi ces dernières semaines. Je n'ai pas été le meilleur des amis ces temps-ci."

-" Au moins tu le reconnais."

Entre les deux, ne régnait aucune animosité. A vrai dire, Charles, depuis les derniers événements, se sentait comme detaché de ses sentiments. Et puis, finalement, cette amitié dégradée n'avait pas non plus été au centre de ses priorités.

-" J'étais à fond sur le fait de vivre mon rêve, et je n'ai vu que par ça. Je sais que tu avais beaucoup de pression par rapport à cette saison, mais je n'ai fait que te plonger dedans. Je suis vraiment, vraiment, désolé."

Et Joris ne mentait pas. Il existait en lui ce sentiment de culpabilité qui ne voulait pas le lâcher. Il s'en voulait terriblement, et cherchait absolument à tout arranger. Charles était bien plus important à ses yeux que n'importe quel travail ou rêve, et ne souhaitait pas dire adieu à cette amitié.

Alors, s'il devait se mettre à genoux, se plier en quatre, pour que Charles lui pardonne, il le ferait. Mais avant tout, il était prêt à écouter son ami. Il avait eu vaguement connaissance des déboires de celui-ci, mais voulait surtout l'entendre de sa propre bouche.

Avant tout, alors que Charles lui accorda son pardon, le pilote chercha à en apprendre plus sur les derniers événements de son ami. Parce qu'il savait que dès qu'il commencerait à parler, il ne pourrait plus s'arrêter. Il ressentait tellement le besoin de vider son sac, que cela lui prendrait sûrement toute la soirée.

-" Bon, passons maintenant à toi mon vieux. J'ai eu vent de tes aventures par Riccardo, mais c'est tout."

Et maintenant que son tour arrivait, Charles ne savait plus quoi dire. Les mots lui manquaient, et il ne savait pour où commencer. Tout était si gros, si impressionnant, que le monégasque s'y perdait lui même. Alors comment le raconter ?

Et comme à son habitude, avant que les deux ne s'éloignent, Joris lut dans Charles comme un livre ouvert. Il le comprenait mieux que quiconque, mais ne voulait absolument pas le brusquer.

-" Tu peux commencer par l'histoire avec ta mère ? On m'a dit qu'elle ne se sentait pas très bien, et que la soirée pour rencontrer Kal avait mal finit."

Et finalement, Charles lui raconta tout. Comment sa mère avait prit contact avec la famille du donneur, comment il se sentait alors que son frère venait tout juste d'être sortit d'affaire. Il expliqua que Pascal allait maintenant mieux, qu'elle prenait des médicaments. Il conta la nuit d'horreur à l'hôpital, quand le nouveau cœur de Lorenzo avait faillit les lâcher. Sa peur le consumant, tandis qu'il ne supportait plus la pression des médias et des supporters sur ses épaules.

Pourtant, un seul sujet passa sous la table, et cela, Joris en avait bien conscience. Il savait que son ami ne lui disait pas tout. Mais surtout, comment il lui semblait différent. Il y avait autre chose.

-" Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, n'est-ce pas ?"

-" Oui. Tu sais, je t'ai dit que j'avais invité Kal à la course de Silverstone. Le dernier soir, de fil en aiguille, on a couché ensemble. Et puis on a remit ça, plusieurs fois. On était d'accord pour que cette relation reste purement physique."

Et pourtant, tout avait dérapé. Charles éprouvait des sentiments bien plus forts qu'il ne l'avait pensé. Il aimait cette fille. Il en était désormais certain. Et surtout, il ne voulait plus se contenter de cette relation, il voulait plus.

-" Et ? On dirait que l'histoire ne s'arrête pas là."

-" Le soir où Lorenzo a finit à l'hôpital, j'étais à Paris. J'avais décidé de la rejoindre après une sorte de dispute. C'est elle qui a conduit jusqu'à Monaco, mais quand je suis revenu après avoir parlé au médecin, Kal avait disparus."

Et cela, Joris ne s'y attendait pas. Décidément, il en avait raté des choses, mais il ne s'attendait pas à ce qu'il doive réparer le petit cœur blessé de son ami. Cela faisait longtemps que l'un des deux n'avait eu le cœur si malmené.

-" Tu n'as plus aucune nouvelle ?"

-" Rien. Aucn message, ni appelle. Ça fait trois semaines. Je commence à perdre espoir."

-" On dirait bien que ce café va se transformer en repas. Je crois qu'on a besoin de parler. Et surtout, j'aimerais en savoir plus sur la personne qui a fait tomber le lord."

La fin du monde | Charles LECLERCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant