.9. Fichue

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⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 9 - ꧂╭⊱♥≺


La mâchoire qui manque de se décrocher, je fais mine de ne pas transparaître ma confusion face à son information qui le laisse apparemment indifférent et de marbre.

– Qui t'a invité ? bafouillé-je.

– Une brune, enfin, je crois.

– Maeve t'a invité... comprends-je tandis que les morceaux du puzzle s'emboîtent dans ma tête.

Il fronce les sourcils comme s'il venait de découvrir quelque chose.

– C'est donc ça son prénom.

Il tire une nouvelle latte, insoucieux.

– C'est elle que tu fuyais à la soirée de la rentrée ?, insisté-je pour en avoir le cœur net.

Un rire léger s'échappe de sa poitrine tandis qu'il étudie les traits du visage. Ylass range sa cigarette et fait un pas de plus vers moi. Automatiquement, je m'enfonce un peu plus sur la table sur laquelle je suis adossée. Mon souffle se fait plus court.

– Tu ne serais pas jalouse, par hasard ? me provoque-t-il en se penchant sur le creux de mon oreille pour formuler ces paroles.

Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire devant sa supposition.

– Devrai-je t'avouer que je ne te porte pas dans mon cœur ?, répliqué-je avec audace en le fusillant insensiblement.

Le brun affiche un sourire bourré de provocation avant de répondre.

– C'est ce que tu dis, mais est-ce ce que tu penses ?

Je me décolle de la table et approche de son visage.

Ses yeux mi-ouvert chutent sur les commissures alors que j'approche ma bouche de la sienne.

Comme ce qu'il a l'habitude de faire.

En ce moment, je ne sais pas ce que je suis en train d'entreprendre. Mais je sais une chose : mon cœur pulse trop fort à mon goût. Et, je ne peux pas le laisser penser ça de moi.

– Je pense chacune des paroles que je prononce, Ylass, lui soufflé-je sur ses commissures.

Sa bouche se resserre en affichant un de ses rictus méprisant

Une fois ma phrase alignée, je recule subitement et m'éclipse en le laissant planter là.

Pour une fois, c'est moi qui le laisse en plan.

En levant les yeux au ciel, je me fraye un chemin entre les étudiants. De là où je me trouve, je perçois deux couples en train de se bécoter dans l'escalier. J'affiche une grimace.

Comment les gens peuvent-ils pratiquer cette activité toute une soirée ?

Tandis que la soirée continue à se dérouler, je ne cesse de penser à la révélation que je viens d'apprendre. Un sentiment de froideur s'installe en moi.

Maeve déboule après un certain moment en coupant le fil de mes pensées.

– Je te cherchais partout !, me dit-elle, en soufflant sur une de ses mèches brunes.

Mon amie paraît contrariée.

– Que s'est-il passé ? lui demandé-je, intriguée.

Elle laisse tomber ses bras le long de son corps moulé.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant