.17. Blessée

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      -⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 17 - ꧂╭⊱♥≺


L'atmosphère est palpable voir même électrique.

– Je ne crois pas que ce sont tes affaires, s'égosille hargneusement Nath.

Ylass prolonge sa marche avec fainéantise afin de taper sur le système du blond. Un rictus bourré d'impolitesse s'affiche sur ses traits en signe de fierté. Je déteste ce qui est en train de se passer. Et je sens que si je ne m'interpose pas, quelque chose va se produire.

– Blondinet, ce sont mes affaires quand je décide qu'elles le sont, raille Ylass avec un calme condescendant. Le brun ébène parvient à se mettre entre Nath et moi. Je recule d'un pas en contractant la mâchoire. Ylass me barricade la vue sur mon interlocuteur initial. En poussant un juron, je fais un pas sur le côté afin de percevoir de nouveau Nath.

– Et là, tu vois, ce sont mes affaires, ajoute-t-il en faisant sortir davantage ses épaules développées. Ylass est nettement plus grand que Nath avec cette posture. Cet acte est semblable à une forme d'emprise qu'il entreprend d'exercer sur le blond. J'arque un sourcil devant autant de culot gorgé en une seule et même personne.

Le regard qu'ils s'échangent parle à leur place : rempli d'une aversion foudroyante. Soudain, les yeux foncés de Nath me considèrent comme s'il venait de deviner quelque chose. Son attention jongle entre Ylass et moi l'espace de trois secondes. La confusion se dévoile sur mon visage.

– J'ai compris, ricane-t-il avec agitation.

Ylass ne bouge pas d'un pouce, me dissimulant presque Nath.

– C'est ton mec, conclut le blond.

Je fronce les sourcils, scandalisée par cette supposition qui me dépasse.

– Jamais !, rétorqué-je avec adresse en avançant devant lui.

– Ne te trouve pas d'excuses, tu aurais juste dû commencer par là, glapit Nath en pivotant pour partir.

Je me précipite afin de suivre mon ami qui se fait de très fausses idées.

– Nath ! m'écrié-je en le rattrapant.

Le blond se tourne vers moi et me fixe avec une lueur de déception.

– On reprendra cette conversation un autre soir, tu veux bien ? me rattrapé-je, tracassée par le tournant de la situation.

– Non, tout est clair. Je n'avais pas qu'à me faire des idées.

Je déglutis en rivant mes yeux au sol.

– Depuis le soir où il m'a sauté à la gorge, j'aurais dû m'en douter.

– Ce n'est pas lui qui t'a sauté à la gorge...rappliqué-je du tac au tac.

Nath hausse ses sourcils et je comprends instinctivement que ce n'était pas le bon moment pour défendre Ylass. Je ne fais que confirmer ses suppositions pourtant infondées et irréalistes. Je me mords la lèvre inférieure en m'insultant profondément pour cette gaffe très mal calculée.

– Peu importe, on est amis de toute façon.

J'acquiesce fébrilement en sentant que j'ai irrévocablement fini par blesser Nath. Moi qui m'apprêtais à le remballer gentiment, voilà que j'ai tout foiré.

Et ce, à cause d'une personne.

Ylass Stancov.

– Bonne soirée, Yennefa, me souffle-t-il avant de continuer son chemin.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant