.10. Night Forest

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⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 10 - ꧂╭⊱♥≺

Un goût amer poivre ma gorge et me remonte un nombre incalculable de dégoût. Le cœur au bord des lèvres, je progresse furieusement vers l'objectif que j'ai en tête. Maeve abandonnée à plusieurs mètres derrière moi, je fusille du regard le 4×4 noirs sur le parking de la faculté. Les boucles sombre de l'homme appuyé contre son capot me font assimiler qu'il n'est pas encore parti. Le souffle chaud causé par la colère qui imprègne dans mes narines, je me mêle à ses iris polaires lorsqu'il discerne la raison de ma venue. Ma gorge est liée et mes paroles sortent douloureusement de ma bouche.

– Il fallait que tu te mêles de ce qui ne te concerne pas ! m'égosillé-je devant les étudiants qui nous examinent, observateurs. Mes poings se serrent alors que la rancune grandit en moi.

Ylass ne se décolle pas de sa voiture et continue à me visualiser tandis que je sens mon être se consumer.

– Je ne vois pas de quoi tu parles, se moque-t-il sur un ton faussement ignorant.

Des larmes chaudes se crée au creux de mes yeux face à son faible sourire irritant. Au même moment, je ne contrôle pas mes gestes et ma paume s'abat bestialement sur son visage. Un bruit assourdissant retentit quand je gifle sa joue. La tête tournée sur le côté, Ylass perd tout son sarcasme et arbore une expression des plus obscures et dangereuses. Ses yeux me transpercent d'une colère si noire qu'au fond de moi, j'ai peur qu'il me rende mon acte que je regrette tout d'un coup.

Je ne suis pas violente. Jamais je n'ai levé la main sur quelqu'un. Ce que je viens de faire ne me ressemble en rien.

En déglutissant, Ylass se détache de sa voiture.

Une main sur ma bouche, j'assimile la façon dont je viens de m'afficher devant une vingtaine d'étudiants.

– Je...baffouilé-je en entreprenant une excuse qui ne sort pas d'entre mes lèvres.

Sa carrure m'oppresse dès lors qu'il me toise avec une haine si dévastatrice que j'en perds le nord. Sa mâchoire est si contractée que ses dents manquent de se briser. Les flammes de l'enfer se logent dans ses iris qui n'ont plus rien de l'homme placide qu'il laisse paraitre. Il abdique cette part de lui et j'obstrue mon souffle devant les universitaires qui se susurrent des commentaires à voix basse.

Menaçant, son corps tendu dégage une chaleur corporelle qui prouve encore une fois son humeur. Ylass emprisonne mon poignet fermement et sans que je comprenne, il me tire hors des regards des gens.

Mes jambes essaient de rattraper ceux de cet homme qui fait deux têtes de plus que moi. .

– Laisse-moi ! lui ordonne-je.

Tandis que je maitrise mes pas qui ont déjà manqué de me faire chuter à maintes reprises, nous nous éloignons du parking par sa poigne qui me retient rudement prisonnière.

Alors que je comprends que nous avons quitter la faculté en à une minute, je me retrouve imprévisblement dans une ruelle à deux pas du stationnement. La seconde qui suit, mon rachis rencontre le mur en brique, et ce, en suscitant en moi un hoquet de surprise.

Ylass tient solidement mes épaules et force le contact visuel entre nous.

– Ylass ! m'écrié-je en me débattant.

– Tu n'aurais pas dû me le cacher, peste-t-il calmement en me lâchant.

D'emblée, la peur que j'éprouvais quant à l'agressivité qu'il aurait pu me rendre face à ma gifle se dissipe et ma haine remonte à la surface.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant