UNFAIRNESS

.21. Alcool

⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 21 - ꧂╭⊱♥≺

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Je guide la pulpe de mes doigts contre l'épiderme de ma cuisse tout en apercevant le relief d'une cicatrice gravée à l'issue de mes dernières scarifications en date. La blessure meurtrière n'est pas expressément voyante, car elle fond dans la coloration claire de ma peau. Sans prêter attention plus longtemps à ce détail qui devient vaguement encombrant, je penche légèrement la tête sur le côté afin d'observer la coupe de la robe. Le dos de l'habit octroie une vue précise sur ma chute de reins, tandis que les manches de celle-ci sculptent mes bras jusqu'à mes poignets. 

La robe marque particulièrement bien ma taille et s'arrête un peu en dessous de la région postérieure de mon bassin. Debout sur une paire de bottines noires, mes jambes dynamiques cèdent un effet élancé à ma morphologie. Mes cheveux roux sont montés, quant à eux, dans une pince qui néglige quelques mèches en dehors de celle-ci. 

De plus, mon maquillage sombre placé sur mes paupières attribue un ressort plus confiant à mon visage. En respirant un grand coup, je sollicite mon courage afin de me hisser hors de la chambre. Mon sac à la main sur l'épaule, j'enroule mes doigts autour de la poignée en métal et tire la porte. Mon souffle devient progressivement court au fur et à mesure que j'approche des escaliers qui mènent au lieu de fête. 

Alors que mes doigts se triturent frénétiquement entre eux, mes bottines bourdonnent contre les marches en annonçant mon arrivée dans la foule. Lorsque je plante mes talons contre le carrelage froid du rez-de-chaussée, mes cils battent furieusement afin de m'habituer aux jeux de lumières époustouflants qui immergent la salle dans une festivité assourdissante. 

Une partie des étudiants dansent au milieu de la pièce, tandis que l'intégralité des canapés sont prisés par des groupes de jeunes qui cherchent à communiquer entre eux malgré le boucan discordant. En avançant pour trouver mes amies, mon cœur tremble violemment dans ma cage thoracique à cause des secousses engendrées par la musique qui transperce mes tympans. 

Au loin, j'aperçois que toutes les tables sont surchargées du fruit de la débauche que représente l'alcool. Je déglutis en détournant le regard de ces bouteilles vides qui ne me rappellent que trop bien les souvenirs poignants que j'essaie en vain d'effacer de ma mémoire. 

Un talon devant l'autre, je chemine vers le fond de la salle en escomptant tomber sur une de mes deux amies au plus vite. Le regard de quelques étudiants s'attarde sur moi et j'en distingue certains s'en lécher la lèvre inférieure. 

Un frisson de dégoût me traverse et je tire lamentablement sur le bas de ma robe afin de me sentir un peu plus à l'aise face à l'attention obscène que je reçois.

Je n'aurais jamais dû mettre cette robe.

Subitement, j'inspire de soulagement en devinant Pénélope dans le décor tamisé. Les poings serrés, je me dépêche de la rejoindre. 

Probablement sous les effets de l'alcool, mon amie se déhanche près d'un étudiant qui la dévore du regard. Je sens que cette soirée restera imprimée dans la mémoire de certains. 

En ne faisant pas attention à cet homme qui se tient près d'elle, je l'approche.

– T'es venue ! bafouille-t-elle en levant son attention sur moi.

Mes yeux vacillent de tous les côtés, mal à l'aise par le potentiel jugement des autres à mon égard.

– Ouais, mais je vais sûrement le regretter...avoué-je en tirant encore sur ma robe.