UNFAIRNESS

.14. Gentiment

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 ⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 14 - ꧂╭⊱♥≺

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Le véhicule s'élance à vive allure sur la route. Mon aorte est en train de se rompre tandis que mon cœur se trouve au bord de mes lèvres. Les arbres défilent à toute vitesse sous mes yeux et le moteur rugit. Mon organisme, lui, se prépare à une éventuelle crise cardiaque.

– RALENTIS ! m'écrié-je en plantant vigoureusement mes ongles dans mon siège. Le conducteur ne m'écoute pas et le refrain entrainant 'In The Night' par The weeknd accentue mon affolement. La probabilité qu'une personne traverse la route est élevée tout comme celle qu'on soit victime d'un accident de voiture.

Il est hors de question que je meurs ici et surtout pas avec lui !

Tout à coup, Ylass tourne son volant vers la gauche et freine brusquement en se garant le long de la forêt. Mon épine dorsale heurte brutalement le siège et une mèche rebelle se colle automatiquement à ma lèvre inférieure. Je souffle dessus en reprenant mes esprits

– Tu ne sais pas conduire !, me plains je, en lui jetant un regard noir rempli d'abhorrée.

Ylass monte insensiblement les yeux au ciel en insufflant. Ensuite, il projette son attention sur moi et ses pupilles légèrement dilatées captivent les miennes.

– Donne-moi ton téléphone.

J'affiche une expression d'incrédulité, mais lorsque je remarque qu'il est véritablement sérieux, je marmonne une plainte en tirant mon smartphone de ma poche. Je pose paresseusement mon appareil dans sa large paume droite. Il observe mon téléphone en l'allumant.

– Ton code.

Je le toise avec insistance.

– Non mais ça va ? Tu voudrais peut-être que je te mette en fond d'écran tant qu'on y est ?, craché-je en lui reprenant des mains mon appareil afin de mettre secrètement mon code.

Il sourit médiocrement.

– Peut-être.

Je commence à déglutir en ne prêtant pas attention à son ton arrogant et trop joueur pour moi. Malgré moi, je lui restitue mon téléphone en passant une mèche derrière mon oreille.

Ylass pianote dessus sans un mot. Afin de faire passer l'attente, j'observe autour de moi. Instantanément, je constate que nous sommes au bord d'une route isolée qui ne ressemble pas à Shatwood. Cette partie de la forêt n'a rien à voir avec celle de notre ville. Les arbres sont moins entretenus et bien plus robustes. Pourtant, je sais que nous n'avons pas roulé longtemps. Je dirai que Ylass a foncé comme un malade durant au maximum cinq minutes.

Enfin, je m'intéresse de nouveau au conducteur.

– Tu comptes m'expliquer ce que tu fous avec MON téléphone ?, m' exclamé-je.

– On va le piéger.

Je glousse de rire spasmodiquement en passant une main sur mon front en signe d'angoisse.

– Et comment ? dis-je ironiquement.

Ylass ne répond pas et se concentre afin de taper je ne sais quoi sur mon smartphone. Puis, il tourne l'écran face à moi.

– Comme ça, lâche-t-il fièrement.

Mon cœur rate un battement lorsque je dévisage mon téléphone. Il s'agit d'une conversation.