.19. Londres

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⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 19 - ꧂╭⊱♥≺








La clarté devenue crayeuse et persistante impose à mes paupières engourdies de s'ouvrir. De sitôt, je cille un instant afin que mes rétines s'habituent à la lumière du jour.

Une fois que mes pupilles sont habituées, je remarque que le soleil est levé et que les nuages sont lumineux, clairs. Dans un vif coup d'œil, je révèle que l'atmosphère est paisible et que la majorité des étudiants sont encore en train de sommeiller. Seul le bourdonnement incessant de l'avion fait office d'un authentique et dérangeant bruit.

Pénélope, qui est assise à mes côtés, regarde un film sur la tablette postée en face d'elle, tandis que Maeve se repose contre son épaule. Alors, en notant rapidement l'heure affichée sur sa tablette, je repère qu'il est prochainement neuf heures du matin. Cela signifie que nous atteindrons sous peu notre destination. Une légère migraine témoigne de ma fatigue chronique.

Comparée à mes amis, je me suis couchée relativement tard. L'obsession de faire un cauchemar devant les autres est devenue maladive et cela m'a contrainte à ne pas pouvoir trouver un quelconque répit.
Finalement, après un moment de lutte avec moi-même, je me suis assoupie et je pense sincèrement avoir moins de deux heures de sommeil injectées dans mon sang.

Pourtant, mis à part cette passade difficile, le voyage a été plutôt agréable dans l'ensemble. Subitement, Pénélope braque son visage sur moi en décrochant un écouteur de son oreille. Son film défile toujours à l'écran.

–  Tu te réveilles au bon moment, on ne va pas tarder à atterrir, m'annonce-t-elle en murmurant quasiment.

Sûrement réveillée par le mouvement de Pénélope, Maeve se redresse délicatement de son épaule. Je la vois s'étirer et étrangler un bâillement.

–  Je suis K.O, émet-elle, la voix encore à demi alanguie.

– Chut, je regarde un film, la taquine Pénélope en remettant son écouteur.

Afin d'arranger un minimum ma mine épuisée, je rassemble d'abord ma longue chevelure dans une pince, puis, je rajuste correctement ma frange rideau. Ensuite, je parsème une fine couche d'anti-cerne pour camoufler la nuance foncée qui assaille mes paupières du bas.

Une fois l'apparence plus ou moins présentable, je m'enfonce dans mon siège en attendant la fin de ce périple.

Peu de temps après, une hôtesse de l'air nous propose du café que j'accepte aisément. Le gobelet devenant embrasé entre mes doigts, j'assouvis mon besoin de caféine avec une généreuse gorgée pour me procurer la force nécessaire à cette journée qui s'annonce rude.

À peine ai-je terminé mon café que le bruit du moteur de l'avion n'est plus le seul bourdonnement de l'habitacle.

"En cette matinée de samedi, nous arrivons à l'aéroport de Londres-Heathrow. Veuillez reprendre vos places et boucler vos ceintures pour vous préparer à l'atterrissage."


L'annonce étant assez formelle, je suis les directives et joins mes quelques affaires éparpillées dans mon sac de voyage. Enfin, je boucle soigneusement ma ceinture de sécurité.

Les derniers étudiants encore dans les bras de Morphée se réveillent forcément et suivent rigoureusement le mouvement des autres passagers.

Brièvement après l'annonce, l'avion perd lentement de l'altitude en abandonnant les nuages et en les laissant comme un frais souvenir dans ma mémoire. Les minutes s'écoulent et le Boeing finit par se rapprocher du sol anglais. Puis, les roues touchent la piste d'atterrissage et longent un grand bout de celle-ci pour s'arrêter, et ce, à grande vitesse.

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