UNFAIRNESS

.1. Le bal et l'ombre

⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 1 - ꧂╭⊱♥≺

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   " Willow High School vous souhaite un joyeux Bal de promo 2024 !"

Je toise du regard la longue banderole sur laquelle est inscrite cette phrase en rouge bordeaux. Elle se tient au-dessus de la porte, à plusieurs mètres de moi. Les couples de lycéens qui me précèdent font la queue vers cette entrée afin d'accéder au gymnase intégralement réaménagé pour cette dernière soirée. Je croise les bras en étudiant les dizaines de binômes devant moi. Pratiquement tous les clubs du lycée se sont associés durant des mois pour faire de ce bal le plus festif et mémorable de tous. Et il semblerait que c'est une réussite. Bien que je sois à l'extérieur de la pièce dans laquelle se déroule le bal, le sol frémit sous mes pieds dû à la musique sans doute trop forte. 

Alors que j'avance de quelques pas vers l'entrée, j'entends un individu prononcer le prénom des cavaliers et des cavalières qui pénètrent dans la salle. Cette nouvelle me met involontairement mal à l'aise à cause de ma frilosité. En encourageant mes épaules crispées par l'anxiété à se détendre, je baisse les yeux sur ma surprenante robe bleue nuit qui tombe sur mes escarpins. La teinte n'était pas mon idée initiale, mais le résultat me réjouit étonnamment. 

En parcourant rapidement le lycée de là où je me situe, je ne peux rien faire contre la nostalgie qui se balade dans mon corps au même instant. Je revois ces casiers, ces couloirs dans lesquels je passais tous les jours... 

J'inspire une importante bouffée d'air en savourant ces ultimes moments de ma vie. Au fond de moi, je n'arrive pas à admettre que le lycée n'est qu'à présent qu'un simple souvenir auquel je penserai. Aujourd'hui, je peux dire au revoir à la vie lycéenne et bonjour à ma nouvelle vie d'universitaire. Un sourire étire faiblement mes lèvres en m'apercevant que le temps est passé si vite.

Si vite depuis sa mort.

Tandis que je me reconcentre sur la file, je devine que les personnes qui me séparent de l'entrée sont réduites à seulement deux binômes. Inévitablement, mon tour ne va pas tarder à arriver. En me mordant la lèvre inférieure avec force, je m'affole en tournant la tête à plusieurs reprises. De droite vers la gauche.

Bon sang, où est-elle passée ?!

Il est hors de question que je rentre seule dans cette pièce !

Activement, je m'empare de mon téléphone se trouvant dans mon petit sac noir, et fouille dans ma liste de contacts.

— Allez... me murmuré-je à moi-même en me pressant.

Le numéro enfin trouvé, je colle mon smartphone contre mon oreille en faisant bourdonner le téléphone de mon destinataire. Une de mes jambes bouge frénétiquement en signe de mon angoisse qui grandit en moi.

Soudain, une blonde déboule en ma direction.

– Il y avait un monde fou aux chiottes ! s'écrie-t-elle en reprenant son souffle.

L'angoisse descend en moi d'une traite en voyant que mon amie est finalement arrivée pile au bon moment. Je décroche mon téléphone de mon oreille et termine l'appel.

– J'ai bien cru que j'allais me taper la honte parmi tous ces couples !, réponds-je en lui assignant une petite tape amicale sur l'épaule.

Mon amie glousse en esquissant une inaudible excuse d'entre ses lèvres.