Chapitre 23

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 Je ne me rendormis pas après mon réveil nocturne. Mon état ne s'était pas amélioré et je craignais que la toxine botulique ne commence à agir. Ça faisait un peu plus d'une semaine depuis que je m'étais battue contre Neela. J'avoue m'être surestimée. Je ne pensais pas ressentir les effets aussi tôt. Je ne sais pas si cela avait quelque chose à avoir avec mon combat avec Cirrus de la veille. Après tout, il combattait avec du poison lui aussi. Peut-être que c'était la goutte d'eau de trop. Je ne sais pas.

Une chose était sûre. Je ne voulais pas m'endormir. Le meilleur remède était l'activité. J'avais changé mes bandages et avais commencé à récurer les écuries. L'un des avantages à ne pas vivre aisément : J'avais fait plusieurs jobs un peu partout.

J'avais commencé à environ quatre heures du matin, je réalisai que j'y avais passé un bon moment lorsqu'Ether me rejoignit.

— Je pensais que tu dormais encore, me dit-elle. Depuis quand tu es ici ?

— Assez tôt, répondis-je en plantant la fourche dans une botte de foin.

Ether s'adossa à la portière du box et me dévisagea.

— Tu vas bien ?

Je hochai la tête.

— Tes blessures, ça va ? insista-t-elle.

— Ne t'inquiète pas, lui répondis-je. Ça va.

Je me baissai vers la brouette et commençai à la charger. Ether jeta un coup d'oeil dans ma direction et parut surprise.

— Tes mains..., fit-elle en se décalant de la portière. Où sont tes gants ?

Je baissai les yeux vers mes mains qui souffraient du froid depuis des semaines. Nos combats et notre voyage n'avaient fait qu'empirer les choses et plusieurs de mes gerçures s'étaient mises à saigner.

— Je n'en ai pas. Je n'en utilisais pas en prison.

Elle jura, me demanda d'attendre et partit chercher une trousse de secours.

— Nous allons t'en trouver une paire, déclara-t-elle en s'accroupissant pour nettoyer mes plaies avec un linge humide.

Je ne répondis rien.

— Cette trousse de secours est vide comparé à la dernière fois que je l'ai ouverte, déclara-t-elle avant de lever les yeux vers moi. Étrange, pas vrai ?

Je gardai à nouveau le silence.

— Hier, commença-t-elle. Je suis sortie te rejoindre quand je me suis rendue compte que tu étais partie sans moi.

— J'allais revenir.

Elle émit un petit rire comme si le contraire ne l'aurait pas étonnée.

— Sur le chemin quelque chose m'a comme attirée. Je ne sais pas si c'était cette autre relique qui attirait la mienne ou si c'était l'un de ces types du culte qui attirait ma relique, mais je l'ai suivi, souffla-t-elle. J'ai commencé à me sentir mal mais je voulais à tout prix comprendre.

Lorsqu'elle eut fini de nettoyer mes gerçures, elle dénicha un tube de crème et commença à masser mes mains.

— Je ne regardais pas où j'allais, reprit-elle. Et je suis tombée. J'ai dégringolé de plusieurs mètres et j'ai perdu connaissance. En me réveillant, j'ai vraiment cru que j'allais y passer et je vais être honnête, je douillais tellement que ça ne m'aurait pas dérangée.

— Comment tu as fait, alors ?

Elle haussa les épaules.

— J'ai pensé à toi, déclara-t-elle en me regardant.

T1 Jaïna : RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant