Chapitre 28

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        Je suivais le chemin indiqué par la tiare du mieux que je le pouvais. À chaque fois que je me rapprochais un peu du but, je tombais sur un cul-de-sac. Évidemment, avancer dans le noir et devoir se cacher à chaque mètre n'aidait pas à la tâche. Malheureusement, même si j'arrivais à faire fonctionner cette chose, je n'avais aucun moyen de trouver la relique. D'après Ether et Cosmo, il y avait un espèce de lien, et ils arrivaient à savoir quand ils s'en approchaient. Ce n'était pas mon cas. En pensant à ça, mon cœur se serra étrangement. J'espérais qu'Ether allait bien.

J'avançais en faisant attention à tout autour de moi, j'avais rarement été autant aux aguets. Dans un soupir agacé, je me retrouvai à nouveau en face d'un amas de débris qui m'obligeraient à faire un autour détour. J'avais l'impression que c'était ça, mon châtiment divin : Tourner en rond pour l'éternité. C'était on ne peut plus poétique.

Je braquai la lumière sur le couloir en face de moi. Je distinguais une porte métallique qui avait l'air de donner sur une sortie. Au moins, ça ne serait pas une énième pièce cloisonnée. Peut-être que les temples avaient des vide-sanitaires ?

J'observais les coins, peu emballée à l'idée de me faire embusquer par une autre de ces saletés. Et quand je fus à quelques pas de la porte, un fracas me fit sursauter. Je n'eus même pas le temps de réagir que la porte s'ouvrît à la volée. Un menton entra dans mon champ de vision et je reculai précipitamment.

— Jaïna !

— Cirrus ?! m'exclamai-je.

Cirrus referma la porte et plaça sa main dessus. À la manière de Maghla, la porte se verrouilla et je vis le métal se prolonger sur le mur.

Il s'adossa à la porte et haleta en laissa retomber sa tête sur le métal froid.

— Mais bon sang, qu'est-ce que tu fiches ici ? le sermonnai-je. Tu es sensé être avec les autres à chercher la relique.

Il reprenait difficilement sa respiration et leva le doigt en déglutissant.

— Moi aussi je suis content de te revoir. T'as une sale gueule, tu sais ? ajouta-t-il en me dévisageant.

— Je ne plaisante pas. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il désigna du doigt le chemin par lequel il venait.

— Une malade m'a pris en chasse, répondit-il en se dégageant de la porte.

— Quoi ? fis-je en le suivant du regard alors qu'il collait son oreille à la porte.

— Tout se passait bien, fit-il en s'efforçant d'écouter à travers le métal. On était pas très loin de la relique. Et puis tout d'un coup, on s'est fait attaquer par cette meuf. Sûrement une haut placée dans cette secte de dingues. J'ai voulu m'occuper d'elle alors j'ai demandé à Cosmo et Ether de se tirer en vitesse. Puis d'un coup, y a eu un tremblement et un bruit pas possible qui venait d'en haut. Les murs se sont mis à bouger, cette gonzesse a essayé de me faire la peau en me rabâchant une histoire de vengeance.

Je zieutai la porte.

— C'est elle que tu fuyais ?

Il tourna la tête vers moi et me fit les gros yeux.

— Tu me prends pour qui ? Je suis pas une mauviette.

Je levai les yeux au ciel.

— Non, je... je fuyais des rats.

Ce fut à mon tour de le juger.

— Des rats ?

— Eh ! s'insurgea-t-il. Ces bestioles sont plus vicieuses que des pit-bulls. Et ils sont énormes. Va savoir depuis combien de temps ils trainent dans ces couloirs et ce qu'ils ont dû bouffer pour survivre.

T1 Jaïna : RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant