Le lendemain, je me dirige vers la cantine de l'hôpital avec un soupçon d'inquiétude. J'aperçois Kitty assise à une table, son beau visage toujours marqué par la lourdeur de la nuit précédente. Elle a l'air épuisée, je la comprends, je le suis aussi. J'ai dû dormir à peine une heure ou deux tellement je n'ai fais que réfléchir et m'enrager.
Je m'approche alors et m'installe à côté d'elle, cherchant à la rassurer du mieux que je peux.
— Kitty, ça va ? lui demandé-je doucement. Je veux que tu saches que j'ai bien caché la clé. Serkis ne mettra pas la main dessus, je te le promets.
Elle me regarde, ses yeux empreints de tristesse et d'appréhension. Je lui souris, essayant de lui transmettre un peu de réconfort dans cette atmosphère sinistre qui règne autour de nous.
Soudain, mes yeux sont attirés par une agitation à l'entrée de la cantine. Je vois mademoiselle Hetelle tirer Duncan par le bras, il semble affaibli et fragile. Ses yeux sont cernés de noir et de vide. Mon cœur se serre en le voyant dans cet état. Quand la vieille sorcière s'en va, je me lève précipitamment de ma chaise pour le héler.
— Duncan ! Viens ici... Assieds-toi avec nous, lui dis-je de loin, espérant qu'il entende ma voix.
Je veux qu'il sache qu'il n'est pas seul, que nous sommes là pour lui. Et que je compte bien l'avoir avec moi dans mon plan.
Duncan s'approche de notre table d'un air absent, pâle et transpirant de détresse. Ses yeux semblent ternes, comme s'il était perdu dans ses propres pensées sombres. Lentement, telle une machine sans émotions, il s'assit à nos côtés, en silence.
Je sens la peine qui émane de lui et mon âme se déchire. Je pose une main réconfortante sur son épaule, cherchant à lui apporter un peu de soutien dans ce monde cruel.
— Duncan, mon ami, je suis là pour toi, lui dis-je doucement, mes mots empreints de sincérité. Nous allons trouver un moyen de sortir de cette situation. Tu n'es pas seul.
Son regard se lève lentement, et je peux voir une lueur d'espoir vaciller dans ses yeux fatigués. Il y a une connexion silencieuse entre nous, une compréhension mutuelle des épreuves que nous avons traversées.
Puis il se ternit soudain.
— Ça ne marchera pas, me susurre-t-il. Ici, nous sommes tous seuls.
— Non, il ne faut pas vous laisser dévorer par l'obscurité. C'est ce que cet hôpital veut. Ils veulent vous faire sombrer dans vos défiances. Dans votre dégoût de vous-même... ou dans votre souffrance. Ne les laissez pas gagner.
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𝐑𝐄𝐀𝐋𝐈𝐓𝐔𝐀𝐑𝐈𝐔𝐌
خيال (فانتازيا)Kalev est un jeune soldat à l'imagination débordante. Au calme, il écrit et invente des personnages, des créatures et un monde unique qu'il garde précieusement, voire jalousement dans son carnet de notes. Or, autour de lui, il n'y a pas de place pou...