Unres, jour 1, partie 1 : guilde, voleur et magicien

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« Debout ! Allez ! »

Je fus réveillé par le cri d'Aelynn. Eddie ouvrit les yeux en même temps que moi. Aelynn dut secouer Kor pour qu'il se réveille à son tour.

« Qu'est-ce qui ce passe ? demandai-je d'une voix ensommeillée.

- La boucle d'oreille, fit Eddie en voyant qu'Aelynn ne répondait pas. »

Je parcourai la pièce du regard. Nulle trace de la boucle d'oreille. Eddie se tourna vers moi.

« Bon, me dit-il. Ça va être ta première grande expérience. Là, Aelynn a jeté son sort. Il faut qu'il reste concentré. Surtout, il faut qu'on se dépêche. Tu es prêt ? Alors on y va. »

Nous nous précipitâmes dehors. Aelynn nous guidait. Nous courions. L'air frais de la nuit me caressait le visage, mais mon beau manteau me tenait chaud. Quelle heure était-il ? Je n'osai pas poser la question. Nous courions, et je dus faire appel à mon endurance pour tenir le coup.
Aelynn nous désignait chaque tournant avec une longueur d'avance. Il ne semblait pas faiblir, comme habitué à ce genre d'exercice.

À un moment, Aelynn nous fit signe de nous arrêter. Il fronça les sourcils.

« J'ai perdu le signal. »

Kor et Eddie restèrent silencieux, comme s'ils attendaient quelque chose. Au bout d'une vingtaine de secondes, Aelynn repartit. Il avait retrouvé le signal.

La course-poursuite dura moins de dix minutes, qui me parurent pourtant une heure.

Quand, enfin, nous nous arrêtâmes pour de bon, Aelynn nous déclara que le signal avait arrêté de se déplacer. Il nous désigna un bâtiment anodin, avec des lumières allumées au rez-de-chaussée. Nous nous approchâmes.

« J'ai de nouveau perdu le signal. Ils ont dû l'enfermer dans un coffre en plomb, s'ils sont bien arrivés. »

Nous nous postâmes près d'une fenêtre. De là où nous étions, nous voyions une sorte de magicien, qui tenait, effectivement, un coffre en plomb. Il parlait à quelqu'un qui était hors de mon champ de vision. Au bout d'un petit moment, le magicien fit signe à l'autre de partir. Une main se tendit et récupéra le coffre avant de disparaître. Aelynn se tourna précipitament vers moi :

« Je vais me rendre invisible. Fais comme si tu étais un magicien. Je suivrai tes directives. »

J'acquiesçai. Puis, tout à coup, avec un léger "pop !", l'elfe ne fut plus là. Nous nous éloignâmes et nous cachâmes.

Peu après, la porte s'ouvrit sur un homme de haute taille, qui tenait un coffre en plomb, un singe perché sur l'épaule. Ce n'est pas le même singe ! m'étonnai-je. Je n'en fis pas part à mes amis. Kor et Eddie sautèrent hors de la cachette et lui barrèrent le chemin.

« Halte-là ! lancèrent-ils.

- Que voulez-vous ? fit l'autre, méfiant. »

Eddie s'approcha familièrement de lui et s'accouda à sa jambe, faute de taille.

« On ne te veux aucun mal, le rassura-t-il.

- Sauf si tu te débats, ajouta Kor.

- Qu'est-ce que...

- Maintenant ! »

Kor attrapa d'un seul mouvement le coffre et le singe et les coinça chacun sous un bras. Eddie tapa à l'arrière des genoux de l'homme, qui s'écroula, puis il s'assit sur son torse, le menaçant d'une dague sous le menton.

« Maintenant, tu vas nous dire tout ce que tu sais. Est-ce que tu oeuvres seul ? Ce magicien, dans le bâtiment, qui est-ce ?

- Que... Mais... »

Je ne suis plus le même !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant