Unres, jour 1, partie 2 : menaces et chantage

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« C'était impressionnant, remarqua Kor quand nous fûmes sortis. Tu ferais un parfait magicien ! Moi-même, j'y ai cru, à un moment ! »

Je souris, ravi. Comme ça avait été drôle ! Je m'étais vraiment bien amusé. Je repris mon sérieux :

« Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- On va chercher mon collier et mes Kar'Cirku. »

Nous nous dirigeâmes vers la place du marché. Aelynn réapparut. Je lui tendis le grimoire.

« Pourquoi tu le voulais ?

- J'espère y trouver des sorts intéressants, pour pouvoir les apprendre.

- Ah ! Dis, la magie, n'importe qui peut l'apprendre ?

- Ouh là ! Tu en poses, des questions ! Eh bien... il existe différentes façons d'apprendre la magie. Tu peux avoir ça dans le sang, ou la gagner en faisant une sorte de pacte. Le magicien que nous avons vu, lui, il copie le plus possible de sorts dans son grimoire, et quand il veut les lancer, il les lit. C'est pour ça qu'il y tient tant. Un mage comme lui, sans grimoire, ne peut plus rien faire.

- Ah d'accord ! Et toi, tu fais comment ta magie ?

- Moi, je suis barde. Je fais de la magie en grande partie grâce à la musique. Mes sorts, je les connais par cœur. Il y a aussi les moines qui pratiquent la magie, mais ça, c'est un peu plus compliqué.

- Explique-moi quand même !

- Ils tirent leur magie de... d'une énergie présente partout, je crois. On appelle ça le ki.

- Le ki ? C'est moche. »

Aelynn me dévisagea, et éclata de rire.

« Ben quoi ? fis-je, intrigué. Qu'est-ce que j'ai dit ?

- Rien, c'est... c'est juste... rien, c'est pas grave. »

Nous arrivions à la place du marché. Kor nous devança dans la grande avenue bordée d'étals. Tard dans la matinée, il y avait foule. Nous avancions au hasard entre les marchands. Kor s'arrêtait de temps en temps et questionnait un marchand :

« Bonjour ! Sauriez-vous où est-ce que je peux trouver un bijoutier ? »

Il obtenait parfois quelques réponses vagues. Enfin, j'aperçus, sous un auvent vert et doré, un étalage de bijoux tous plus impressionnants les uns que les autres. L'auvent était décoré d'un grand symbole : une émeraude sur un coussin de velours. Mes compagnons avaient remarqué l'étal, eux aussi. Après une brève hésitation, Kor s'approcha. Il interpella un vendeur qui portait une petite broche avec le même symbole. Ils discutèrent quelques instants. Dans le brouhaha ambiant, nous n'entendions pas ce qu'ils se disaient. Quand Kor revint, il nous dit :

« Celui qu'on cherche est plus loin par là, mais de l'autre côté de la rue. »

Effectivement, nous trouvâmes vite ce que nous cherchions : sous un auvent noir, orné d'une bague entourée d'étincelles, se tenait un nain chauve. Contrairement à la plupart des marchands alentour, il n'invectivait pas les passants. Il s'appuyait sur une solide canne en bois sculpté, surchargée d'ornements colorés et extravagants. Sa canne détonnait ici : tout l'espace était austère. Le drap noir tendu pour protéger les clients du soleil rendait l'ambiance mystérieuse. Il régnait une chaleur plus importante qu'alentour. Je m'en étonnai : il n'y avait pourtant pas de mur, rien qui retînt la chaleur ! De plus, pas un client ne s'arrêtait pour jeter un coup d'œil aux articles exposés, ce qui donnait un peu envie de rire, quand on voyait le nain chauve, avec sa barbe poivre et sel toute emmêlée et ses sourcils broussailleux, campé entre deux présentoirs, agrippé à sa canne bigarrée.

Je ne suis plus le même !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant