L'imprégnée d'un loup

Chapitre 9

Ça doit faire exactement deux jours que je n'ai quasiment pas bougé de ma chambre. Les souvenirs me sont tous revenus. La douleur, les bleus, le saignement, mes sous-vêtements déchiré. Je me suis faite agresser, plus précisément, je me suis faite violé dans l'enceinte de l'école. Il n'y a qu'une chose qui ne me revient pas, c'est le visage des silhouettes qui hante mes nuits.

- Ma chérie, Paul est arrivé.
- J'arrive, je descend l'escalier et me dirige vers Paul à l'entrée de la maison.
- Prête pour aller à l'école ?
- Oui.
- Mon ange, tu vas bien ? Tu as oublié de prendre ton sac.
- Je vais bien papa et merci pour mon sac à dos.

Je prend mon sac qu'il me tend mais dès que je m'approche de lui, il me prend dans ses bras. Je resserre son étreinte, ayant besoin de réconfort, je renifle discrètement. Il me chuchote des paroles réconfortantes et m'embrasse le front. Il finit par me lâcher en essuyant mes larmes, je ne m'étais même pas rendue compte que je pleurais.

- Tu es sûr de vouloir aller en cours aujourd'hui ? Je m'inquiète pour toi..
- Ça va aller papa, je te le promet.
- Pourquoi j'ai l'impression que tu ne me dis pas la vérité ?
- Papa.. ne tinquiète pas tout va s'arranger, c'est simplement une mauvaise passe.
- J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose avec toi. Je te laisse seule souvent et on se parle de moins en moins. Alors dis-moi, est-ce que tu as l'impression que je te délaisse ?
- Pas du tout ! Papa, tu es sans doute le meilleur père qu'il soit. Alors, bien sûr que non je ne me sens absolument pas délaissée.
- Je suis désolé de vous déranger mais on doit vraiment y aller sinon on va arriver en retard.
- Oui, tu as raison Paul, allez-y.
- Merci, murmurais je à Paul une fois proche de lui.

Il me prend la main, embrasse mon front et nous prenons la direction de la voiture après un dernier au revoir à mon père, d'un signe de main. Le trajet est silencieux, seule sa main posée sur ma cuisse est en mouvement. Il le sait, la petite discussion avec mon père m'a chamboulée et il me laisse le temps de me remettre. Je le remercie de ne pas me poser de question sur vendredi dernier, ou sur le fait que je n'ai pas voulu sortir de tout le week-end, ou encore pourquoi j'ai cet air déprimé.

On arrive, malheureusement, un peu trop vite au lycée mais ni Paul, ni moi, ne bougeons. Après quelques instant, je prend la lanière de mon sac bien décidée à commencer la journée mais Paul verrouille les portières. Je me tourne vers lui en quête d'une réponse mais celle-ci ne vient pas.

- Pourquoi tu as verrouillé les portes ?
- Je t'ai laissé le temps du week-end ainsi que du trajet mais je veux savoir une chose et je ne te le demanderais qu'une seule fois, parce que je sais que tu n'es pas en état pour répondre a trente-six questions mais je veux une réponse, juste une seule et une sincère. Est-ce que tu vas bien ?
- Je vais bien, je suis juste un peu chamboulée. Dernièrement il y'a eu pas mal de choses nouvelles, mon père, toi, les légendes, les Quileutes et l'imprégnation, ça fait beaucoup en peu de temps.
- Je suis désolé, j'avais pas vu les choses comme ça.
- C'est pas une critique Paul, je t'en veux pas. C'est seulement un peu de fatigue mais je veux quand même te remercier pour ce week-end. J'étais pas de très bonne compagnie mais tu es resté tout le long avec moi alors merci.
- Je serais toujours à tes côtés peu importe ou tu es, je suis avec toi.
- Je t'aime Paul Lahote.

Il m'embrasse tendrement, communiquant son amour à mon égard et sa tendresse. Il s'écarte délicatement, m'embrasse le cou et murmure au creux de mon oreille un je t'aime. Je m'écarte brusquement de lui, surprise. Lui, se moque de ma réaction.

- Tu m'as dis je t'aime ?
- Non, je pense que tu as mal entendu.
- Menteur, tu m'as dit je t'aime pour la première fois !
- Je t'aime, je t'aime, dit-il en m'embrassant à chacun de ses je t'aime.
- Les tourtereaux, on vous attend ! Crie Jared en tapant sur la vitre côté conducteur.
- On arrive !
- Je vais le tuer.