Vert pastel [YOONMIN]

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 27

Yoongi

Je passe les portes automatiques du grand hôpital de Séoul et m'enregistre à l'accueil pour annoncer que j'ai un rendez-vous à 9h. Papa s'assoit dans la salle d'attente et je le rejoins en remerciant la secrétaire de son accueil. Ma jambe s'agite alors que mon regard se perd dans le vide. J'ai souvent des moments de vide tel que celui-là, où je fixe un point vide comme si c'était un diamant et mon cerveau pense à des choses, mais une fois que je reprends le contrôle de mon propre corps j'oublie tout.

Comme bloqué dans ma propre tête.

- Yoongi, hé.

Papa me secoue doucement l'épaule et je reviens à moi, oui nous sommes toujours à l'hôpital, mais cette fois-ci une femme est devant nous prête à nous recevoir. Je détaille la femme, plutôt jeune, des cheveux blonds ondulés attachés d'une longue queue de cheval tombant dans son dos. C'est la même femme qui m'a accueilli à mon réveil. Je me lève et lui serre la main pour la saluer et nous nous dirigeons vers son bureau.

- Contente de voir que tu tiens sur des deux jambes Yoongi.

Je me courbe poliment devant elle pour l'a remercié et m'assois en face. Nous sommes ici pour un simple contrôle « après coup » comme ils disent.

- Comment tu supportes les médicaments ?

- Plutôt bien je crois, mise à part qu'il y en a un qui me fatigue beaucoup et j'ai besoin de dormir un petit l'après-midi pour tenir la journée.

Ses doigts manucurées courts d'une couleur claire pianote sur le clavier de son ordinateur sans même le regarder, habitué à savoir où est qu'elle touche.

- Ça ne doit pas être évidemment au lycée, tu y es retourné ?

- Seulement d'hier oui, j'ai été obligé de rentrer dans les alentours de 14h parce que je me suis endormi à mon cours de 13h et quand le prof m'a proposé d'aller prendre l'air, j'ai fait un malaise dans le couloir.

Elle hoche sa tête et sourit tristement, comme si elle savait. Cet événement m'a marqué à vie et m'a probablement détruit à vie. Mais maintenant je vais devoir m'habitué et me reconstruire petit à petit.

- Je vais te prescrire de nouveau médicament qui seront moins forts et qui te provoqueront moins de malaise et moins de fatigue. Par contre, finis d'abord la boîte de celui que tu prends actuellement et comme ceux que je ne te prescris pas avant, m'informe-t-elle en imprimant une ordonnance.

- Il n'y pas de risque d'effet secondaire s'il arrête ceux qu'il prend et qu'il diminue la dose ? interrompt papa.

- C'est justement pour ça que vous devez être rigoureux sur la prise de médicament. Celui-ci, elle montre la boîte de ceux que je prends chaque jour. Ils sont programmés pour que la fin de la plaquette diminue en dose petit à petit et normalement, il percevra à peine le changement. Cependant, il y a toujours un risque, au moindre de toute vous me recontactez et j'aviserai selon les effets énoncés.

La doctoresse signe le papier qui vient de sortir de l'imprimante et la glisse jusqu'à moi alors qu'elle passe des mèches de ses cheveux blonds glissant de sa queue de cheval derrière son oreille percé avec de joli anneau doré.

- Quels peuvent être les effets ?

Mon père a posé la question à ma place, et je le remercie silencieusement car je n'aurai pas eu le courage de le demander, peut-être par peur de la réponse.

- C'est dans un cas extrême évidemment, elle cherche ses mots pour ne pas nous inquiéter. Mais il peut y avoir des étourdissements, la somnolence, la vision trouble, la sécheresse de la bouche, l'enflure des extrémités, la prise de poids, les difficultés de concentration, le manque d'énergie, la faiblesse musculaire. C'est l'inconvénient majeur de la prégabaline. Il peut être difficile à commencer, mais très difficile à arrêter.