𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 18

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Yoongi

On dit que le deuil comporte plusieurs étapes.

Le choc.

Lorsque j'ai reçu le coup de téléphone de papa.

Le déni.

Lorsqu'il a fallu que j'aille frapper chez elle le lendemain de sa mort en pensant entendre son « oui ? » et la retrouver devant son tricot, une casserole de chocolat chaud brulante posée sur la gazinière.

La colère.

Lorsque j'ai retourné l'intégralité de ma chambre comprenant que je ne la reverrai plus jamais.

La tristesse.

Lorsqu'enfin, j'ai lâché mes larmes.

L'acceptation.

Je n'y suis pas encore, mais cette étape arrivera sûrement un jour suivi de près par la reconstruction de soi.

C'est ce qu'on appelle, un deuil normal.

Mais je ne suis pas prêt, nous ne sommes jamais prêts à perdre un proche après tout. Mais le jour où j'ai présenté Jimin à mamie comme mon petit copain, Jimin m'a fait un sous-entendu comme quoi il fallait que j'en profite, et je n'ai pas su l'écouter.

Enfin si, mais pas complètement.

Si j'avais su qu'elle mourait quelque jour après, je serais resté avec elle aussi longtemps que j'aurai pu.

Je me serais assuré qu'elle ne manquait de rien, qu'elle n'avait pas froid, qu'elle avait l'estomac remplis, que sa musique préférée se diffusait sur son lecteur à vinyle. J'aurai tout fait pour qu'elle parte dans les meilleures conditions possible.

Mais je ne suis pas Dieu.

Je n'ai pas pu être là et encore moins prévoir sa mort imminente.

- Qui a fait tout ça Yoongi ?

Je me redresse en essuyant mes larmes et regarde Jimin, puis le bazar de ma chambre.

- Le nouveau mec de ma mère doit avoir une dent contre moi.

Je tends la lettre à Jimin, celle qui était posé sur mon lit lorsque j'ai découvert le bordel sans nom qu'était ma chambre.

Je ne me souviens pas vraiment de tout ce qui était dit dans la lettre mais ce que je me souviens ce sont les mots suivant : « je te hais Min Yoongi, maintenant j'espère que tu le sais, ta mère est un super bon coup et tu n'imagines même pas le pied que je prends à détruire ta famille. »

Ce sont les seuls mots dont je me souviens. Des mots suffisamment fort pour que je me souvienne mot pour mot ce qui a était dit.

- Oh... C'est vraiment dur... tu sais qui c'est ?

- Absolument pas. Je ne sais pas si tu as remarqué mais ce n'est pas signé.

Jimin regarde au bas de la feuille arraché d'un de mes carnets sûrement et la repose sur le lit.

- Je vais t'aider à ramasser ce bazar.

Il commence à ranger les affaires qui sont par terre et à les remettre exactement à la place où elles étaient. Je l'aide silencieusement et en quelques minutes, la chambre est à nouveau rangée. Rien n'a était cassé et c'est le principal.

- Je reste avec toi ce soir Yoongi, et non, ce n'est pas négociable.

Il m'énerverait presque à faire sa maman poule, mais à la fois je me sens bien quand on prend soin de moi, quand on me donne ce qu'au fond j'ai toujours demandé.

Vert pastel [YOONMIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant