𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 31

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Yoongi

A force de rester enfermé chez moi, j'en avais oublié ce qu'était la sociabilité, voir des gens. L'odeur du café chaud envahi mes narines, j'ai d'ailleurs mes mains posées sur la tasse fumante en attendant celle que je suis censé appeler « maman ».

Peut-être qu'elle viendra, peut-être que non, je ne peux même pas prévoir comment elle va penser car au fond, je ne la connais pas, je ne la connais plus.

Je ne sais même pas quoi lui dire, je n'ai pas préparé de texte à l'avance, ni même de sujet auquel je voudrais qu'on parle. Mais je dois la voire, je dois lui parler.

C'est presque vital.

Le deuxième café fumant en face de moi patiente et espère être bu. Je regarde la tasse ne sachant pas si oui ou non elle aura une finalité. Je ne sais pas si quelqu'un s'assira à cette table et boira ce café.

Je regarde ma montre et les aiguilles continuent de tourner, trente minutes se sont écoulées et toujours personne. Je soupire doucement par le nez, l'espoir quittant mon âme et file se glisser au fond de la tasse remplie de café noir.

Mon espoir la concernant restera ici, dans ce café, à cette table.

Mais lorsque je me lève pour enfiler mon manteau, je reconnais la femme qui m'a mise au monde rentrer dans le café. Je me frotte les yeux pour être sûr que je ne rêve pas mais non elle est bien là, dans un accoutrement tel que j'ai eu du mal à la reconnaitre d'un premier coup d'œil.

Ma mère est toujours bien apprêtée, aujourd'hui, elle a un simple jean droit avec un petit pull en laine qui la change de ses robes habituelles. Elle me voit et me sourit timidement, je lui rends et lui fais signe de s'assoir, nous nous asseyons face à face.

- Je t'ai pris un café.

- Merci Yoongi, je te rembourserai.

- Je te l'offre.

Certes elle m'a fait une grosse crasse, mais c'est ma mère, et là voire face à moi me fait repenser aux bons souvenirs.

- Merci de m'avoir proposé de te voir... je... je pensais ne jamais te revoir.

Je lui souris et verse le sachet de sucre dans la boisson chaude qui m'attends, je tourne ma cuillère qui cogne contre les parois de la tasse.

- Tu es ma maman.

Je la regarde en disant ça. Comme pour essayer de la faire réagir sur qui je suis pour elle. Je suis son fils, elle doit me protéger, m'aimer, m'apporter du positif, et ne surtout pas couché avec mon meilleur ami.

- Je sais Yoongi, tu mérites mieux que moi comme mère, je ne t'apporte que du mal.

Ses larmes menacent de couler, elle passe ses mains sous ses yeux en essayant de na pas défaire son très léger maquillage. Elle passe une mèche de ses cheveux derrière son oreille parcourut de diverses boucles d'oreille dont une que je me rappelle lui avoir offert pour la fête des mères quand j'étais gosse.

- Tu sais. Ce que tu as fait est impardonnable. Tu savais qui était Minjae pour moi, et ça ne t'a pas arrêté. Cependant, te détester toute ma vie ne m'apportera rien appart de la douleur. Ce n'est pas facile de pardonner, mais tu sais ce qu'on dit : « si c'était facile, tout le monde le ferait », j'ai décidé de suivre cette citation est de te pardonner malgré tout. Pour que je puisse avancer. Avec, ou sans toi. Pardonner n'est pas synonyme d'oublier.

Maman hoche la tête comprenant ma décision, moi-même je n'arrive pas à me rendre compte du calme ultime dont je fais preuve, pas une trace d'émotion, ni de larme, ni de tremblement, rien d'autre que le néant total.

Vert pastel [YOONMIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant