Chapitre 6

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⚠️ TW : Violences physiques et sexuelles ⚠️

Iléana Evans - Jeudi 3 août 2023 - Aéroport de Nice.

Encore sous le choc des événements de la veille, très tôt le lendemain matin, je m'échappe discrètement de l'hôtel où Matthias et moi résidons pour notre voyage à Monaco. Les souvenirs de la nuit précédente me hantent, m'incitant à fuir cette atmosphère étouffante. Sans un mot, sans même jeter un regard en arrière, je file vers la gare routière et monte à bord du premier bus en direction de l'aéroport de Nice. Le trajet en bus est long et silencieux, ponctué par les battements douloureux de mon cœur. Une fois arrivée à destination, je me fraye un chemin à travers la foule agitée de l'aéroport et me rends au comptoir des compagnies aériennes. Mes doigts tremblent légèrement tandis que j'achète un billet d'avion pour Londres, cherchant désespérément un refuge loin de ce cauchemar. Cependant, mes espoirs de départ immédiat sont rapidement anéantis lorsque l'employé m'informe que le premier vol avec une place disponible n'est prévu que pour la fin de journée. Je me résigne alors à passer toute la journée à l'aéroport, une épreuve supplémentaire dans cette situation déjà douloureuse. Pour échapper à mes pensées tourmentées, je m'isole dans un coin tranquille, loin de l'agitation incessante. Mon téléphone est mis en mode avion pour éviter tout contact avec Matthias, et je me plonge dans la lecture du livre qui m'a accompagnée lors de ma rencontre avec Kelly et Alessia. Les heures s'écoulent lentement, mais chaque page tournée m'éloigne un peu plus de ce passé douloureux. Je trouve un réconfort dans les mots écrits, une évasion temporaire de la réalité brutale qui m'a frappée. Et lorsque finalement l'heure du vol approche, je me sens un peu plus forte, prête à affronter l'inconnu qui m'attend à Londres. Alors que j'embarque pour mon vol vers Londres, je suis surprise de croiser Lando, le coéquipier d'Oscar dont Alessia et Kelly m'ont parlé. Il me lance un sourire chaleureux et s'approche de moi.

- Salut, Iléana, ça va ? Qu'est-ce que tu fais ici ? demande-t-il, un air curieux dans le regard.

Je prends une inspiration profonde, essayant de dissimuler mon malaise. - Oh, salut Lando. Quelle surprise de te voir ici. Ça va et toi ? Je rentre chez moi. Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je rentre à Bristol pour voir mes parents. C'est drôle de se croiser ici ! Dit-il en souriant sincèrement. Il me dévisage un instant avant de reprendre. - Pourquoi portes-tu ce foulard par cette chaleur ? demande-t-il, désignant le tissu autour de mon cou malgré la canicule ambiante.

Je cherche rapidement une explication plausible, mon esprit encore embrouillé par les événements récents. - Oh, tu sais, je suis souvent malade à cause de la climatisation. Je préfère me couvrir pour ne pas attraper froid, mens-je, espérant que mon excuse passe inaperçue.

Lando hoche la tête avec compréhension. - Ah, je vois. Prends soin de toi alors, répond-il, sans insister davantage.

Un soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres alors que je le remercie d'un sourire crispé. - Merci, Lando. À bientôt, dis-je, alors que nous nous séparons pour rejoindre nos sièges respectifs.

À mesure que l'avion décolle et que je quitte le sol de Nice derrière moi, je ne peux m'empêcher de me demander si je pourrai retrouver un semblant de normalité dans ma vie. Mais pour l'instant, je me concentre sur le présent, sur le vol qui me mène loin de cette situation insupportable. Et lorsque je ferme les yeux, je sens un poids s'alléger, comme si un fardeau avait été temporairement soulagé de mes épaules. Après un long vol, je finis par atterrir à Londres. Une fois ma valise récupérée, je hèle un taxi pour me rendre chez moi. Le trajet est silencieux, et dès que j'arrive, je me précipite dans mon appartement et m'effondre sur mon lit. La fatigue accumulée et le poids des événements récents m'écrasent, et je m'endors immédiatement. Le lendemain matin, je me réveille avec un sentiment de soulagement d'être loin de Monaco. D'un geste las, je désactive le mode avion de mon téléphone et constate, après de très longues minutes de vibration, que Matthias a essayé de me joindre une trentaine de fois et m'a envoyé le double de messages. Mon cœur se serre à cette vue, mais je me force à respirer profondément pour garder mon calme. Alors que je soupire, pensant que je pourrais enfin être tranquille, mon téléphone se met à vibrer à nouveau, annonçant l'arrivée d'un appel. Malgré le nom qui s'affiche, je décide de répondre.

Silence brisé - Lando NorrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant