Silence brisé - Lando Norris

Chapitre 10

Iléana Evans - Samedi 23 septembre 2023 - Japon.

Je suis dans la chambre d'hôtel à Suzuka, allongée sur le lit, mon corps couvert de bleus et de douleurs. Chaque mouvement est un supplice, chaque respiration un rappel de la violence de Matthias. J'entends en fond les bruits du circuit qui raisonne à travers ma tablette, les moteurs rugissants, mais ils me semblent si différent à travers l'écran, si irréels. Matthias est parti pour les essais libres, me laissant seule avec mes blessures et mes pensées sombres. Je ne peux même pas sortir de la chambre, tant la douleur est insupportable. Je me sens piégée, désespérée, incapable de voir une issue à cet enfer. Les paroles de Matthias résonnent encore dans ma tête, ses menaces de représailles si jamais je parle à quelqu'un.

Soudain, mon téléphone vibre sur la table de chevet. Je tends le bras, grimaçant de douleur, et le prends tout en lâchant un gémissement de douleur. C'est un message sur Instagram. Mon cœur s'accélère en voyant le nom de l'expéditeur. Je l'ouvre, les mains tremblantes.

"Iléana, c'est Lando.

J'espère que tu vas bien.

Je suis inquiet de ne pas te voir sur le circuit depuis vendredi.

Je voulais juste m'assurer que tout va bien pour toi.

Si tu as besoin de parler ou d'aide, je suis là.

On est plusieurs à s'inquiéter pour toi.

S'il te plaît, réponds-moi."

Les larmes me montent aux yeux. Il ne lâche pas l'affaire, il a trouvé un moyen de me contacter, malgré tout. Je sens une étincelle d'espoir, une lumière dans l'obscurité de ma situation. Je prends une profonde inspiration et commence à taper une réponse.

"Merci, Lando. Je vais bien.

Je suis simplement malade...

C'est juste un mauvais moment à passer.

Merci de t'inquiéter."

Je relis le message, sentant à quel point il est loin de la vérité, mais je ne peux pas me permettre de dire plus. Je ne peux pas risquer que Matthias découvre que j'ai parlé à quelqu'un.

Quelques secondes plus tard, une nouvelle notification apparaît.

"Iléana, je sais que tu ne vas pas bien.

J'ai vu les signes.

Si tu as besoin de sortir de là, on peut t'aider.

Tu n'es pas seule."

Je serre le téléphone contre ma poitrine, sentant la chaleur des mots de Lando. Je veux croire qu'il y a une issue, une possibilité de fuir cette horreur. Mais la peur de Matthias et de ses représailles me paralyse. Comment pourrais-je m'échapper ? Où irais-je ?

Je finis par répondre, hésitante.

"Je ne sais pas si je peux. Matthias... il surveille tout.

C'est dangereux."

La réponse de Lando ne tarde pas.

"Donnes-moi ton numéro de téléphone.

On trouvera un moyen, Iléana.

Ne perds pas espoir. On est là pour toi.

Nous sommes plusieurs à être là d'en doutes pas."

Je ferme les yeux, laissant les larmes couler librement. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens un peu moins seule. Je ne sais pas comment, mais je dois trouver le courage de saisir cette main tendue. Peut-être y a-t-il une chance pour moi de m'en sortir, de retrouver ma liberté. Peut-être que, grâce à Lando et aux autres, je pourrai enfin échapper à cet enfer. Je passe la journée dans un état de nervosité constante. Chaque fois que j'entends un bruit dans le couloir ou que quelqu'un frappe à une porte, mon cœur se met à battre la chamade. Je sais que Matthias peut revenir à tout moment, et l'idée qu'il découvre ma conversation avec Lando me terrorise. Je tente de me distraire en regardant par la fenêtre, puis en observant les voitures qui circules en bas de l'hôtel. Un balai de couleurs et d'agitassion qui sont une distraction bienvenue, mais cela ne dure pas. La douleur dans mon corps et l'angoisse dans mon esprit sont trop intenses pour être ignorées longtemps.