Chapitre 13

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Oscar Piastri – Yas Marina – Vendredi 24 novembre 2024.

Les néons du QG McLaren clignotent faiblement au-dessus de ma tête alors que je déambule dans les couloirs du circuit de Yas Marina. C'est une journée comme une autre, enfin, presque. On est vendredi, veille des qualifications, et il y a une énergie particulière qui flotte dans l'air, une tension que je n'arrive pas vraiment à expliquer. Peut-être est-ce juste mon esprit qui cherche quelque chose à quoi se raccrocher. Je m'arrête devant un écran de télémétrie, juste pour jeter un œil sur les données. Quelques secondes plus tard, une voix, ou plutôt deux, me sortent de ma concentration. Une conversation agitée, quelque part au bout du couloir. Par réflexe, je tends l'oreille. Il y a un ton dur, presque glacial. Mon instinct me dit de m'éloigner, de ne pas m'en mêler. Mais quelque chose me pousse à avancer. Mes pas sont légers, prudents, alors que je me rapproche du coin. C'est là que je les vois. Matthias est debout face à Ileana. Son visage est rouge, ses poings serrés, et il parle d'une voix basse mais menaçante. Ileana, de son côté, semble essayer de garder son calme, mais elle est tendue, ses bras croisés comme pour se protéger de son petit ami. Ses yeux ne quittent pas ceux de Matthias, mais je peux voir qu'elle est sur le point de fondre en larmes. Le ton de Matthias devient de plus en plus dur.

- Tu ferais mieux de m'écouter, Ileana, crache-t-il, sa voix s'élevant un peu plus. - Parce que tu n'a pas encore vu tout ce dont je suis capable. Le timbre de sa voix me glace instantanément. C'est pas qu'une simple dispute. Non, c'est une menace ? Une véritable menace et elle semble vraiment sérieuse.

Mon cœur se met à battre plus vite. Je sais que je ne peux pas rester planté là sans rien faire. Je dois trouver Lando. Lui saura quoi faire. Je fais demi-tour en vitesse, mon esprit bourdonnant de mille pensées à la fois. Je ne prends même pas le temps de réfléchir à la meilleure marche à suivre ; je sais juste que je dois agir. Je cours à travers le couloir, mes chaussures raclant le sol. Chaque pas me semble résonner trop fort, comme une alarme.

Je repère Lando dans la salle de repos, en pleine discussion avec un ingénieur. Mon souffle est court, et je sens la sueur perler sur mon front. Je n'ai même pas le temps de reprendre ma respiration.

- Lando ! dis-je d'une voix qui trahit mon urgence. Il lève les yeux vers moi, et je vois son expression changer instantanément, passant de la curiosité à l'inquiétude.

- Osc, qu'est-ce qu'il y a ?

- Matthias... Il est avec Ileana... Je crois, enfin non j'en suis sûr, il la menace. Dis-je, encore essoufflé. - C'est vraiment sérieux.

Lando fronce les sourcils, et je vois ses mâchoires et ses poings se serrer. Il n'hésite pas une seconde et se lève aussi vite que Max l'est en piste. - Va chercher Max et Charles. Voyant que je ne réagis pas, Lando insiste en haussant le ton. - Putain Osc, bouge-toi !

Je hoche la tête, comprenant la gravité de la situation. Et sans perdre un instant de plus, je repars en courant, les jambes en feu, mais l'adrénaline qui parcours mon corps me pousse à aller plus vite parce que j'ai l'intime conviction que chaque seconde compte. Je sprinte à travers le paddock, les yeux fixés droit devant moi, mes pensées en ébullition. Je dois retrouver Charles et Max. Leurs garages respectifs ne sont pas si loin du notre, et pourtant j'ai l'impression de courir depuis des heures. Je zigzague entre les ingénieurs et les membres des différentes équipes qui passent, les bousculant au passage mais bien trop concentré pour m'excuser ou m'arrêter. Enfin, je les aperçois devant le garage au cheval cabré. Charles et Max sont en pleine discussion, riant à propos de quelque chose que je ne saisis pas, probablement une blague douteuse du Néerlandais ou bien du Monégasque. Leur insouciance contraste violemment avec le nœud qui se forme dans mon estomac. Pas de temps à perdre.

Silence brisé - Lando NorrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant