Silence brisé - Lando Norris

Chapitre 12

Lando Norris - Mercredi 8 Novembre 2023 - Monaco.

De retour à Monaco, je sens une tension palpable alors que je me dirige vers l'appartement d'Alessia. Les événements récents, notamment la révélation de mon rêve érotique avec Alessia et la réaction furieuse de Charles, pèsent lourdement sur mes épaules. Alessia a réussi à calmer Charles en lui rappelant qu'on ne choisit pas de qui on rêve ou pour qui on éprouve des sentiments, mais l'atmosphère reste tendue. Je monte les escaliers, une boule dans la gorge.

Alessia m'accueille à la porte avec son habituel sourire chaleureux, même si je devine la fatigue dans ses yeux. Charles est déjà assis dans le salon, son regard dur fixé sur moi. Je m'efforce de rester calme en prenant place sur le canapé en face de lui.

— Merci d'être venu, Lando, commence Alessia, s'asseyant à côté de Charles. Nous avons beaucoup de choses dont on doit discuter.

— Oui, merci, ajoute Charles, les bras croisés et le visage fermé. Il y a des choses que nous devons éclaircir.

Je hoche la tête, prêt à répondre à toutes leurs questions. Alessia m'adresse un regard encourageant, et je prends une profonde inspiration avant de parler.

— Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai dit, Charles. C'était inapproprié et je n'avais pas l'intention de te manquer de respect, dis-je, la voix tremblante. Alessia, tu sais que je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

Charles grogne, mais Alessia pose une main apaisante sur son bras.

— Lando, tu n'as pas à t'excuser pour tes rêves. Ce sont des choses que nous ne contrôlons pas, dit-elle doucement. Ce qui compte, c'est que tu nous en as parlé honnêtement.

Je me détends légèrement, rassuré par ses mots.

— Lessy a raison, continue Charles, son ton un peu moins dur. C'est juste que c'était... difficile à entendre. Mais ce n'est pas ta faute. En revanche, je suis toujours déçu de l'apprendre si tardivement.

Alessia me regarde avec bienveillance.

— Lando, pourquoi tu ne m'en as pas parlé à ce moment-là ? Pourquoi as-tu gardé ça pour toi aussi longtemps ? demande-t-elle.

— Honnêtement, je me sentais tellement honteux. J'ai compris que ce n'était qu'un rêve lorsque Dany est venu me dire qu'il avait vu Alessia sortir de la chambre de Charles quelques instants plus tôt, dis-je en baissant la tête.

— Qu'est-ce que Daniel vient faire dans cette histoire ? demande Charles, incrédule.

Alessia fusille Charles du regard avant de dire.  — Silverstone, chambre d'hôtel, mot. Est-ce que tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ?

— Je n'ai jamais vu ce soi-disant mot cela dit, ronchonne le Monégasque.

— Tu veux vraiment partir sur ce terrain-là, idiota ? crache l'Italienne. Pour faire court, ce matin-là, j'ai croisé Daniel en sortant de ta chambre. En revanche, il avait promis de ne rien dire, se confie-t-elle.

— Ne jamais croire Ricciardo lorsqu'il est question de potins Sisi, lui dis-je, mal à l'aise de voir le couple parler ouvertement de cette nuit-là.

— Rappelez-moi de lui foutre mon pied au cul la prochaine fois que je le croiserai, dit-elle en croisant les bras contre sa poitrine.

Alessia pose ses yeux sur moi et son regard s'adoucit avant qu'elle ne poursuive. — Écoute, Lando, je sais que tu ressens des choses pour moi, mais tu dois savoir que même si je ne partage pas ces sentiments, cela ne signifie pas que tu n'es pas digne de quelqu'un d'extraordinaire. Quelqu'un de formidable t'attend quelque part. Sois patient et ne perds pas espoir. Ne te sens jamais inférieur à qui que ce soit.

Ses mots réchauffent mon cœur, et je sens mes yeux s'embuer. — Merci, Sisi. Merci pour ta compréhension et ta gentillesse.

— Au fait, sache que je suis horriblement et terriblement déçue de toi, Lando. Je n'ai pas eu de selfie de toi avec ton premier trophée et en plus tu viens chez moi aujourd'hui et même pas tu l'apportes, me sermonne Alessia.

— Ouais, alors deuxième truc honteux, j'ai cassé Beyoncé, lui dis-je.

— Beyoncé ? Qu'est-ce que... ? Alessia me regarde en fronçant les sourcils d'incompréhension avant d'exploser de rire. Tu n'as pas fait ça, Lando. Je t'en supplie, pas toi, m'interroge-t-elle.

— Je t'avais dit que j'étais le pilote le plus intelligent de la grille, s'empresse de dire Charles en riant.

Alessia tourne la tête vers lui en haussant les sourcils de nouveau. — Par contre, une chose est sûre, ce n'est pas toi le plus modeste.

— En même temps, je suis le plus drôle, le plus sexy, le plus gentil et le plus intelligent. Il faut bien que j'en laisse pour les autres, lui répond mon ami avec humour.

— Le plus drôle, c'est Max. Le plus gentil, c'est Lando. Le plus sexy à mes yeux, certes, c'est toi, mais pour l'intelligence, on repassera. Incapable de lire un mot, je n'appelle pas ça être intelligent, moi, répond-elle.

— Mais bordel de merde, Lessy, il n'y avait pas de putain de mot, beugle-t-il de nouveau.

— J'ai pourtant laissé un mot ce matin-là...

— Sous mon putain d'oreiller. Merde, Lando, dis-lui, toi, qu'on ne laisse pas un mot sous un oreiller, me demande Charles.

— Je...

— Lando, me coupe Alessia. Sache que la suite de ta réponse sera cruciale pour la suite de notre amitié.

— Je ne me prononcerai pas. C'est vos histoires, dis-je simplement. Je vais vous laisser entre vous, il commence à se faire tard...

— Non, Lando, tu vas manger avec nous, me propose Charles.

— Euh... Qui cuisine ? demandai-je.

— Moi, me répond Alessia. Il est toujours interdit de cuisiner. Il est tellement doué qu'il serait capable de faire cramer la maison ou, pire, nous intoxiquer.

J'explose de rire avant de dire — Si c'est toi qui cuisines, Sisi, alors je reste avec plaisir.

— Vous n'y connaissez rien en cuisine, de toute façon, se vexe mon ami tout en croisant les bras contre son torse.

— C'est ça, on n'y connaît rien du tout. Heureusement que ton fan club ne sait pas à quel point tu es incompétent en cuisine. La honte ! lâche Alessia avec toute la non délicatesse du monde.

Nous continuons à discuter ensemble pendant un bon moment, tout en partageant un délicieux repas. Lorsque je quitte l'appartement d'Alessia, il fait déjà nuit. Je me sens plus léger, un peu plus en paix. Nous avons un long chemin devant nous, mais au moins nous sommes unis. En rentrant chez moi, je pense à ce qu'Alessia m'a dit. Comme toujours, sa sagesse m'apaise et me permet d'enfin accepter l'idée que peut-être quelqu'un d'extraordinaire m'attend vraiment quelque part. Ses mots, pourtant si simples, me redonnent de l'espoir. Le futur est incertain, mais avec des amis comme Charles et Alessia à mes côtés, je me sens prêt à affronter n'importe quoi.

À la future madame Norris, tiens-toi prête, chérie. J'arrive !