Chapitre 3

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3 août 2023
10h26

Charlie est extraite du lit ce matin-là par les douces odeurs de viennoiseries tièdes et les cris de ses demi-frères. La routine quoi.

Tout le monde est installé en rond sur les matelas gonflables. Tout le monde déjeune joyeusement.

Elle attrape une briquette de jus de pomme, sûrement achetée à peine quelques heures plus tôt et pioche un croissant dans la poche en papier.

– J'ai une bonne nouvelle Charlie ! Annonce papa à peine les a-t-elle rejoint.

L'adolescente croque dans sa viennoiserie.

– Le camion de déménagement s'était simplement perdu, il arrivera en fin de matinée.

Elle esquisse un sourire.

– Super.

Quand les déménageurs arrivèrent enfin, il était midi et demi passé. Ils avaient au moins pu prendre une douche et changer de vêtements grâce aux valises qu'ils avaient gardé avec eux.

Elle a ensuite abandonné son père avec les déménageurs. Il pleuvait un peu depuis ce matin, mais elle avait plus que tout envie de se dépenser. Alors, armée de son imperméable et de ses chaussures de course, elle quitte leur nouvelle maison. De la musique forte dans son casque, elle laisse ses pensées l'envahir.

Le vent fouette violemment son visage, l'averse s'est calmée pour le moment, lui laissant un moment de répit. Elle traverse rapidement le carrefour où les voitures circulent à la recherche d'un peu d'herbe. Elle découvre le quartier en même temps.

Un bus la dépasse sur la route, elle le suit un moment des yeux. Il s'arrête non loin, à un petit arrêt de bus, des gens descendent, tous habillés d'imperméables de couleurs ou de parapluies. Charlie contourne les gens, reprend un rythme correct.

Ses pas tapent contre le ciment humide, ses bras se balançant le long de son corps. Elle tombe finalement sur un parc en bordure de route. De grands arbres, un sentier de terre, des passants profitant de leur pause repas pour sortir courir ou promener leurs animaux. L'adolescente passe à côté d'une femme à bonne allure, elle promène son bulldog le long du sentier. Le chien aboie sur son passage, elle l'ignore.

Elle rencontre ensuite le regard d'un garçon de l'autre côté du parc, un jeune homme qui ne doit pas avoir plus de dix-sept ans aux yeux surement noir comme elle le suppose d'où elle est. Il joue à lancer un bâton à un jeune chien.

– Attention !

Charlie part violemment en arrière et d'un coup, son corps heurte le sol, durement. Sa tête cogne à son tour et tout devient noir.

– Hé...

Les yeux foncés de ce garçon sont les premières choses qu'elle voit en ouvrant difficilement les yeux et maintenant, elle en est sur, ils sont d'un noir intense. Sa tête lui fait un mal de chien et elle le sait, la bosse arrive. Elle se frotte le crâne.

– Tu vas bien ?

Le jeune homme toujours inconnu tend une main à Charlie pour l'aider. L'adolescente fronce les sourcils. Sa respiration s'accélère violemment, comme si quelqu'un compressait sa poitrine. Elle ne comprend pas cette sensation mais elle ne se sent pas bien. Elle repousse sèchement sa main et se met seule sur ses pieds. Sa tête tourne, violemment.

Le chien vient à la rescousse de son maître. C'est un jeune border collie qui ne doit pas avoir plus de deux ans. Il saute près de son maître pour l'assister, montre les dents.

– C'est un vélo qui t'as renversé. Explique le jeune homme en attrapant le chien par son collier. Tu t'es cogné la tête.

Elle relève les yeux vers le garçon. Il sourit, se penche pour remettre la laisse à son chien.

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