Chapitre 8

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4 septembre 2023
7h30

A sept heures trente tout pile, la sonnerie de la porte d'entrée retentit.

Charlie finit d'enfiler ses baskets. Elle attrape son sac qu'elle balance sur son épaule. Elle entend sa belle-mère se plaindre à l'étage et elle s'empresse donc d'aller ouvrir, la maudissant tout de même au passage.

– J'y vais. Elle lâche sans attendre de réponse avant de claquer la porte derrière elle.

La fraîcheur matinale lui fouette le visage malgré la fin de l'été et elle est bien contente d'avoir pensé à sa veste. Une simple veste kaki en tissu qu'elle a mise par dessus un jean large et un t-shirt noir basique.

Riley l'attend devant son portail, adossé au grillage.

– Alors, tu as pris ta décision ? Il demande quand il la voit arriver.

Elle hausse les épaules.

– Je ne suis pas encore vraiment sûr mais on va faire comme si d'accord ?

Il acquiesce.

– Cela me va mademoiselle...

– Foster-Dixon. Répond Charlie en suivant Riley dans la rue. Lui, paraît amusé.

– Charlie Foster-Dixon ? Tu en caches d'autres des noms bizarres ?

– Tu verras bien. Hausse-t-elle mystérieusement des épaules.

Il s'esclaffe.

Un bus les dépasse alors qu'ils remontent une grande avenue. Riley jure bruyamment.

– Merde. C'est notre bus celui-là !

Il se met à courir pour ne pas rater le bus alors que Charlie s'empresse de le suivre, se retenant de rire.

Ce n'est qu'une fois à bord qu'elle peut éclater de rire gagnant des regards mauvais de la part de plusieurs passagers.

– Tu sais, on est bien loin de la promenade sympathique à l'arrière de ton vélo.

Ricanant bruyamment, Riley lui fait signe de le suivre vers des places libres à l'arrière. Il laisse tomber son sac de cours à ses pieds et laisse la place à la fenêtre à Charlie qui ne se fait pas prier pour la rejoindre.

Bientôt, le lycée se dessine à l'horizon ne ravivant que davantage la boule dans la gorge de l'adolescence.

Devant les portes sont agglutinés des dizaines d'adolescents se bousculant pour voir leur classe, certains discutent bruyamment ensemble, d'autres cherchent qui sont dans la même classe qu'eux. Charlie se sent tout de suite à l'étroit au milieu de toutes ces personnes inconnues, Riley semble beaucoup plus à l'aise.

– C'est grand non ?

Il hausse les épaules.

– Tu t'y feras rapidement.

Charlie en doute fort, en tout cas, elle ne dit rien. L'établissement paraît immense, avec plusieurs bâtiments, chacun avec de nombreux étages.

Elle laisse Riley la tirer avec lui entre les élèves pour aller voir leurs classes. Charlie est en terminale six, Riley, lui, est en terminale onze. C'était sûr qu'ils ne seraient pas ensemble, mais elle sent tout de même sa gorge se nouer.

– Je viendrais te chercher à la fin de la matinée devant ta salle, comme ça tu n'essayera pas de me trouver.

– Tu sais, tu n'es pas obligé de veiller sur moi, tu peux aller voir tes potes.

Il ne répond pas, reste silencieux et elle se dit que Riley ne doit pas avoir énormément d'amis, il n'a pas l'air de vouloir en parler en tout cas, alors elle n'insiste pas.

Elle rejoint seule sa classe et finalement, ne galère pas trop.

Pourtant, quand elle rentre dans la classe pour aller s'asseoir seule au fond de la salle contre la fenêtre, elle voit tout de suite ceux qu'elle ne voulait absolument pas croiser. Ici, dans sa classe. Elle grimace largement, baissant la tête, priant pour qu'ils ne la remarquent pas et s'enfonce dans sa chaise, au plus loin d'eux.

Ethan et la pétasse dont elle ne connaît toujours pas le nom sont retournés, penchés sur les tables de leurs voisins de derrière. La meuf, qu'elle trouve superficielle, est en pleine discussion animée avec un garçon typé asiatique derrière elle. Elle mâche grossièrement ce qui semble être un chewing gum. Le garçon a des traits japonais assez estompés par des formes plus européennes. Ses cheveux de jais et ses yeux noirs dénotent assez bien avec sa peau colorée. Il rétorque quelque chose en réponse et elle rigole bruyamment.

Le quatrième du groupe est un garçon aussi, plus discret que les autres, il paraît totalement absorbé par ce qu'il est en train de griffonner dans un coin de son cahier. Ses boucles brunes lui tombent sur les yeux et il se pince les lèvres avec concentration.

– Bonjour à tous ! Je suis Mme Tourel, votre professeure de philosophie et professeure principale cette année.

La prof coupe court à ses réflexions ainsi qu'aux discussions des quatres autres. Les élèves sont tous installés, ils vont pouvoir commencer.

Au dernier étageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant