Chapitre 11

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3 mai 2011
2h49

Les rues désertes ont remplacé les couloirs sombres de l'hôpital mais l'ambiance n'a pas changé. Le silence est étouffant, l'absence de papa encore plus. Leur mère est concentrée sur la route, dans le rétroviseur, la petite fille croise son regard, elle paraît absolument perdue et ça ne fait que perturber d'autant plus la fillette.

Dans son lit, sa maman vient lui faire un bisou. Elle oublie de fermer les volets, la lumière des réverbères éclaire l'intérieur, des ombres bougent dans la chambre, la petite fille tremble.

Les yeux grands ouverts, elle fixe son plafond. Quelques étoiles phosphorescentes y ont été accrochées, brillant après une journée lumineuse. Elle ne peut pas dormir, elle a bien trop peur pour ça. Et puis elle a très mal, partout. Elle est triste, fatiguée, inquiète. Elle veut voir son papa, et l'odeur de l'hôpital lui est insupportable.

Charlie quitte doucement son lit, posant ses petits pieds sur le parquet froid. La maison est calme, plongée dans un silence oppressant.

Elle pousse la porte de sa chambre qui grince, elle fait quelques pas dans le couloir.

L'obscurité l'engloutit, son cœur bien trop bruyant.

La petite fille est seule dans le salon. Dans le noir, il semble prendre vie, elle est terrifiée.

A pas de loup, elle rejoint la chambre de ses parents et pousse doucement la porte. Sur le lit, aucune trace de son papa, seulement maman.

Quand maman l'a regardé, son cœur s'est arrêté, maman l'a regardé une seconde, de ses yeux rouges et gonflés avant de tourner la tête pour s'essuyer le visage. Mais il était clair que l'humidité sur son visage ne venait pas de la fatigue, les grosses gouttes sur ses joues non plus.

– Maman ?... La voix tremblante, la petite fille se précipite sur sa mère.

La femme ne se fait pas prier pour prendre la fillette dans ses bras, pour la serrer contre elle.

– Maman... Il est où papa ?

C'est au tour de la toute petite de sangloter. Les larmes brûlantes quittent ses yeux, elle se colle au corps de sa mère qui ne répond rien, les mots restent bloqués dans sa gorge parce que quelle mère aurait le courage d'avouer ce genre de choses à sa fille de quatre ans ?

– Il va bientôt rentrer ma tortue.

– Tu es sûre maman ?

La voix tremblante de la petite fille brise le coeur de la femme. Elle acquiesce, pourtant incertaine.

– Promis.

Au dernier étageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant