[ Chapitre 8.1 ] Interviews - Préparation

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Le lendemain était le jour des interviews. Fred se leva tôt pour prendre une longue douche et se trouver une tenue correcte. Il choisit finalement un simple costume noir qu'il accrocha sur la poignée de l'armoire, se disant qu'il ferait mieux de le mettre juste avant de partir pour les interviews. À la place, il enfila un t‑shirt blanc et un pantalon de sport avec un logo qu'il avait sûrement vu à la télévision l'un de ces cinq derniers jours. Clémentine toujours endormie, Fred attendit dans le salon, regardant avec dégoût les émissions superficielles du Capitole, puis, se rendant compte que sa partenaire ne comptait pas se lever de sitôt, il alla frapper à sa porte et mit quelques minutes à la réveiller.

« Kek'y a ? marmonna Clémentine de l'autre côté du mur, toujours à moitié endormie.

- C'est le jour des interviews ; tu devrais te préparer.

- Ouah, trop bien ! »

Fred entendit un claquement de porte - sûrement celle de la salle de bain - et, rassuré, il se retira dans le salon, essayant de prédire les questions que le présentateur pourrait poser et comment il pourrait y répondre. C'est tellement débile tout ça... Ils pourraient juste nous balancer dans l'arène pour qu'on s'entretue direct, pensa‑t‑il avant de se souvenir de l'existence des sponsors, concept malheureusement essentiel pendant les Jeux. C'est vrai que les Hunger Games sont pas qu'un combat entre les plus forts, se rappela‑t‑il en revoyant les gagnants des anciennes éditions, qui n'étaient pas tous des géants musclés à l'air méchant. Tous les tributs ont leur chance. Tant qu'ils ont une bonne note aux évaluations, sont charismatiques pendant les interviews, ou même tant qu'ils survivent au bain de sang, ils auront des sponsors. Les interviews, c'est un autre truc pété pour que les gens du Capitole s'amusent encore plus à choisir leurs préférés et à parier sur eux. C'est pas du tout pour nous.

Clémentine sortit enfin de sa chambre, vêtue d'une robe orange composée de nombreuses couches de volants et dentelle, dont le haut était décoré de paillettes dorées formant des motifs floraux. Elle portait aussi quelques barrettes pailletées, contrastant avec ses cheveux noirs.

« T'aimes bien, Fred ?!

- C'est super, commenta‑t‑il avant de regarder l'horloge qui indiquait midi. Mais tu devrais la remettre plus tard, vu que les interviews commencent que ce soir.

- Ah ! »

Elle partit renfiler son pyjama - ce qui prit une bonne dizaine de minutes -, puis revint pour déjeuner. Elle piocha dans une salade de pommes de terre tout aussi multicolore que le plat aux olives de la veille, et commença à siroter du jus de pomme tout en chantonnant quelque chose qu'elle devait avoir appris avec sa fratrie. Fred, à court d'inspiration, passa directement au dessert et attrapa une chérimole avant de se tourner vers Clémentine pour lui poser quelques questions au sujet de son plan pour les interviews.

« Bah j'vois sur le coup, comme d'hab ! T'inquiète pas, Frédo, c'est zuper facile ! »

Il préféra quand même essayer de se préparer, par peur de paniquer une fois sur scène. Il prit une cuillérée de son fruit et repensa à toutes les interviews qu'il avait vues lors des éditions précédentes. Seuls quelques tributs réussissaient à bien s'en tirer, ayant appris leurs réponses par cœur ou étant naturellement à l'aise devant un présentateur télé intrusif et un public fermé d'esprit. Évidemment, la plupart étaient des carrières. Bon, si cette année c'est pareil, je serai pas le seul à stresser. Le tribut du 11 regarda les poissons à l'air délicieux disposés sur la table. Et ça, j'en suis sûr, parce qu'aujourd'hui je dénoncerai Indigo à tout le monde, décréta Fred, résolu à mettre en œuvre son plan. Je jure qu'il aura plus son sourire arrogant pendant les interviews quand tous les gens qu'il manipule se retourneront contre lui.

Les 19èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant