[ Chapitre 10 ] Jeux - Préparation

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Le jour tant attendu était arrivé. Les tributs prirent un train souterrain et furent conduits vers le lieu où se dérouleraient les Jeux. Par précaution, la localisation de cet endroit était inconnue des habitants de Panem et des participants eux‑mêmes. Ces derniers étaient tous rassemblés dans une salle souterraine, encadrés par des Pacificateurs pour les surveiller et faire en sorte de ne pas les laisser communiquer entre eux. Même Sandra et Vanessa - venant de districts pourtant proches du Capitole - furent réprimandées lorsqu'elles essayèrent de se lancer des piques. Le superviseur des entraînements expliqua en vitesse qu'un décompte apparaîtrait au‑dessus de la Corne d'abondance - structure centrale à l'arène, où se trouvaient toutes sortes d'objets utiles à la survie -, et qu'il ne fallait pas bouger de son piédestal avant la fin du compte à rebours. Après avoir souhaité un bon bain de sang aux tributs, le superviseur quitta la salle, laissant les Pacificateurs s'occuper d'eux.

Formant un grand cercle, vingt‑quatre carrés lumineux étaient tracés au sol ; avec quelques mètres entre chaque motif, ceux‑ci étaient assez grands pour se tenir dedans sans trop de problèmes, mais trop petits pour se déplacer sans dépasser. Chaque participant fut invité à rester debout sur une lumière. La plupart des tributs étaient calmes - du moins ils l'étaient d'un point de vue extérieur -, sauf Antonio du 7 et Mélanie du 5 qui paniquaient à l'idée de bientôt mourir, ou bien Clémentine qui trépignait d'impatience, souhaitant découvrir au plus vite les animaux mignons présents dans l'arène. Les Pacificateurs qui s'occupaient d'eux durent sortir leurs matraques et avoir recours à la menace pour les réduire au silence. Mais à côté, ce fut avec la plus grande gentillesse - pour un Pacificateur du moins - que celui près d'Indigo lui conseilla de déstresser. Le tribut du 4 lâcha son ruban et remarqua que Lori le fixait avec inquiétude, debout dans le carré à sa gauche. Comment rester calme alors qu'ils étaient sur le point d'arriver dans cette fameuse arène dont le Capitole n'arrêtait pas de louer la complexité et l'originalité ? Indigo prit une grande inspiration, mais cela ne put empêcher ses pensées les plus pessimistes d'inonder son esprit.

Soudain, les carrés de lumière commencèrent à s'élever du sol, devenant les fameux piédestaux que personne ne devrait quitter avant le début des Jeux. Sans regarder les autres participants ni entendre le Pacificateur qui lui recommandait de garder son équilibre pour ne pas tomber de son piédestal, le tribut du 4 se cacha le visage de ses mains et ferma les yeux tandis que les jeunes participants montaient dans l'arène de la dix‑neuvième édition des Hunger Games.

À travers le bruit du battement rapide de son cœur, Indigo pouvait entendre le mécanisme qui élevait les cubes en pierre dans le terrain de jeu. La faible lumière artificielle de la salle souterraine fut petit à petit remplacée par une lumière éclatante. Une lumière naturelle. Une fois le piédestal s'étant bloqué et ne donnant plus aucun signe de mouvement, le tribut du 4 ouvrit lentement les yeux, craignant le pire. Aveuglé par un soleil éblouissant, Indigo regretta vite son choix de perdre temporairement la vision, lui faisant dans le même temps perdre quelques secondes pour découvrir l'arène. Le temps qu'il s'habituât à la forte luminosité, un petite brise s'éleva dans l'air, sentant le bois et la forêt, et fit se former de petites vaguelettes qui se fracassèrent contre la roche.

Enfin, le tribut du 4 put voir les vingt‑quatre piédestaux - dont le sien - qui formaient un cercle de pierres dans un lac profond. Ils entouraient une plateforme en béton où se trouvait la Corne d'abondance - endroit où étaient disposés une trentaine de sacs contenant divers objets utiles à la survie. Nourriture, armes et outils étaient stockés là, et les tributs devraient bientôt se battre pour tenter d'en prendre possession. Autour du lac complètement circulaire, l'arène était divisée en deux : dans la partie Nord se trouvait une forêt dense, et au Sud une petite ville inhabitée, aux immeubles vides disposés aléatoirement autour de rues parsemées de cartons, de poubelles et de déchets inutiles.

Les 19èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant