Il n'y a pas que la vengeance qui se mange froid.
(From she)
Je n'aime pas la violence. Je déteste tout ce qui a de près ou de loin, l'apparence d'un conflit. Déjà petite, je me cachais dans les toilettes pour éviter les petites disputes de mes petits camarades. D'ailleurs ma nature réservée m'épargnait les remontrances des adultes. Plus tard, au lycée, je trouvais systématiquement le moyen de fuir la confrontation_ j'ai développé tout un art pour éviter les crises des élèves populaires et devenir invisible en un claquement de doigt. Si n'hésitais pas à céder mon déjeuner ou mes friandises si cela suffisait à calmer les différents. Quand des lycéens se tapaient dessus, aucune chance de me trouver dans la foule à les regarder. Je ne supporte ni les cris ni les coups encore moins les insultes.
Alors, pourquoi, je suis assise là, à l'arrière de la très vaste salle d'évènements du fight's club ? Pourquoi suis-je stressé et à deux doigts de me pisser dessus déjà ?
Ah, c'est vrai, Clémentine m'a convaincu de rester avec elle. Je ne peux décidément rien lui refuser.
Assise à côté de moi, elle ne cache pas son enthousiasme et son engouement. J'aimerais faire pareil, mais je n'y arrives pas. Mon cœur cavale beaucoup trop vite pour ça. C'est bien elle qui m'a forcée à venir. J'aurais très bien pu refuser avec plus de véhémence cependant, je me suis laissée convaincre trop vite. La petite blonde n'a eu qu'à me supplier trois fois et à cligner des yeux avec son air de chien battue que c'était plié et vendu. Je suis trop faible.
Franchement, qu'y a t-il de bien, d'euphorisant ou de palpitant à regarder deux gaillards se taper délibérément dessus pour de l'argent ? Trois combats sont attendus ce soir et c'est le 2éme qui opposera le King à un fameux Maxime. D'après les bruits de couloir, un check s'est déplacé spécialement pour voir ce combat de près. Les paris sont ouverts. Les enjeux explosent. La liste pour s'y inscrire est longue comme le bras. D'ailleurs, ma folle dingue de meilleure amie a parier 1000 dollars sur la victoire de Roméo.
Selon elle, c'est gagné d'avance pour la brute au regard d'argent. Comme la plupart des parieurs, elle est convaincu de la victoire du King. Elle qui est sensé le trouver antipathique et mauvais, elle la joue groupie maintenant. Comme si le fan club de Mr muscle avait besoin de nouveaux membres.
- Arrête de me regarder comme ça. Je penses toujours, qu'il est flippant mais c'est quand même Le King. C'est le meilleur dans ce domaine, si j'en crois internet et les habitués de ce club.
- Parce que tu es devenue une fan de Roméo toi, maintenant !
Je pensais qu'il fallait rester très loin de Roméo Andrexw.
- Oh non, juste que j'aime assez ce que dégage sa plastique, rit elle en s'éventant
- J'oubliais à quel point tu es indécise
- Pas plus que tu n'es conformiste ma belle.
- Peut-être mais ce n'est pas moi qui le suit sur les réseaux sociaux.
Secouant ses cheveux de blés, mon interlocutrice balaie ma remarque comme s'il ne s'agissait que d'un détail sans importance.
- De toute façon, je sais que je vais gagner deux fois ma mise, me secoues t'elle en empoignant mon bras.
- On verra bien.
Plus loin dans la salle pleine à craquer, j'aperçois le visage de Zorro. Avec sa taille, c'est assez facile de le repéré malgré le brouhaha et l'agitation de la foule. On se croirait dans des gradins. Il vient de sortir de la loge des boxeurs. S'il est déjà là, ça veut dire que Roméo ne doit pas être bien loin. Je prends le temps de détailler sa tenue. Sa chemise blanche épouse sa carrure imposante et tranche sur un pantalon noire à pinces. Son regard balaie la salle et s'arrête sur ma personne. Son sourire grandit. Encore plus happée par sa prestance que moi, Clémentine a côté de moi ne lâche pas Zorro des yeux. D'une démarche virile, il se fraye un chemin dans la fourmilière humaine et s'approche de nous. Son parfum délicat embaume directement l'air.
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Roméo n'est pas un héro
Romance- Crois moi, je vais te rendre accro à ma voix, avide de mon odeur, dépendante de mon toucher, et surtout ivre de mes baisers. - Tu essayeras peut-être mais qui te dit que tu réussiras, répondis-je déjà essoufflé - Moi, je le dis, j'en suis certain...