Roméo n'est pas un héro

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La chance sourit aux audacieux qui ont un sacré sens de l'humour

(She)

En ce début d'après midi, le café club offre une ambiance détendue. Le rythme lent de la musique que diffusent les enceintent plaît assez à beaucoup de clients. Je viens de servir Roy, un habitué du fight's club. Comme me l'a expliqué mon patron, j'ai eu à rencontrer quelques figures montantes du monde des affaires et de la mode. Les influenceurs, les blogueurs et même certains journalistes sportifs viennent régulièrement.

Le king et son ami sont toujours avachis à une table. Son aura puissante force l'admiration et le respect de tous ceux qui l'entourent. Ses cheveux légèrement ébouriffés lui donnent un allure de conquérant. Je les regarde s'asseoir en récupérant un verre en plastique que j'ai fait tombé en sursautant. En raison des multiples coups d'œil tout sauf discret qu'ils jettent dans ma direction, je suis plus que certaine qu'ils parlent de moi. Bientôt Roméo est rejoint par deux autres personnes, la ressemblance des nouveaux venus est flagrante. Bien que l'un des hommes soit plus grand que l'autre, les traits de leurs visages sont identiques.

Ils se déplacent vers une table plus grande tout en discutant joyeusement. Tant que je n'ai pas affaire à eux, je me porterai bien. Je soupire tout en continuant de faire l'aller retour entre plusieurs tables. Je dois dire que j'aime bien mon nouveau boulot. Il me permet d'être active et de me sentir vraiment utile. Après avoir régler la commande d'une énième table, je perçois un sifflement.

Le King me hèle pour la troisième fois depuis qu'il se sont déplacés. Sarah-Lee me fixe, curieuse de voir ma réaction. J'aurais aimé continuer à ignorer le boxeur mais, j'ai horreur de la menace silencieuse qui passe dans son regard. J'ai l'impression qu'il se doute que son regard sur moi me rend toute chose même si je ne laisse rien paraître. Ses cheveux en bataille dont les pointes sont cendrés lui vont à ravir. Une petite part de moi souhaite lui tenir tête, lui montrer que la petite chose qui tremblait devant lui cette nuit là à bien changé depuis.

Toutefois, je le laisse gagner cette bataille en jouant les serveuses modèles. Je ne veux pas perdre mon boulot. Aussi, je décide de m'approcher de la table en me retenant de crier ma frustration. Déjà que je dois régler sa commande de ma poche, il ne faudrait pas non plus qu'il me pousse à bout.

- Apporte nous trois tasses de café et une carafe de jus d'orange fraîchement pressé, fais gaffe à ne pas y laisser de pépins.

Je serre mes poings. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes en imaginant qu'ils sont plantés dans sa gorge.

Le regard qu'il me lance attise encore plus ma colère même si ses yeux me font un drôle d'effet.
Ce n'est pas le moment

- Tu ne note pas ? Ma commande est assez longue et puis tu ne veux pas j'aille me plaindre n'est ce pas ?

Le "connard de merde" que j'ai envie de lui hurler m'étouffe la gorge. Cela ne me ressemble pas de m'emporter aussi vite. Je respire profondément en sortant mon bloc notes silencieusement. Clem aurait été fier de ma patience. Ma jauge de self control ne se déchargera pas pour ce vulgaire bagarreur. Sa remarque déplacée de tout à l'heure continue à me filer des frissons désagréables.

J'aurais dû écouter Clem, si j'avais un flingue cet idiot ferait moins le malin, quoique quelque chose me dit qu'il n'en serait que plus excité. La lueur amusé dans son regard ne trompe pas. Il adore me faire chier. Doucement, je calme ma colère et note telle une automate ce qu'il recite.

- Ce sera tout ? ...Monsieur ? demandais je en prenant une voix douce
C'est bien me félicite ma conscience

- Oui Mindy,