Allez, hop, un dernier effort et c'est bon
(From she)
- Bon, j'y vais. Prends soin de toi et à ce soir me crit Ezra de la porte d'entrée avant de claquer cette dernière.
Voilà quelques semaines déjà que je traine dans les pattes d'Ezra, le petit oncle de ma meilleure amie. Depuis l'incident, nous n'avons plus vraiment reparler de la date de mon retour dans mon appartement. J'aime assez vivre ici. Il faut dire que sa compagnie et sa présence à mes côtés m'ont beaucoup aidé à oublier ma peur. J'ai bien déposé plainte comme me l'a exiger mon amie mais mon petit chez moi me manque. Cette situation ne peut pas durer indéfiniment.
Pour m'occuper aujourd'hui, j'ai décider de chercher des offres de travail dans plusieurs domaines différents. Je ne me contenterai plus des postes administratifs, j'ouvre grand mon filet de pêche comme le dirait mamie. Je suis ouverte et paré à toute éventualité.
Après deux bonnes heures de recherches, je décides de sortir un moment pour m'aérer la tête. L'appartement d'Ezra est situé au coin de l'avenue voisine à mon logis. Les commerces grouillent un peu partout ici. Les passants sont pressés, quelques uns me bousculent d'ailleurs. Je continue de marcher jusqu'à longer la rue de chez moi. Je me dirige vers mon établissement de café favori quand une petite enseigne lumineuse me fait de l'oeil. Il s'agit à la fois d'un club et d'un café. En temps normal, je n'y aurais pas fait attention mais il y a une annonce marquée bien en gras qui clignote.
Recherche d'une caissière/serveuse et assistante à temps partiel. Oui, il s'agit bel et bien d'un seul et unique poste avec à la clé le salaire des 3 fonctions listées. Intéressé/ intéressée, ne soyez pas timides, approchez-vous.
Armé d'un courage d'hippopotame après le coup de fil express que je viens de passer à Clem, j'actionne la poignée accroché à l'entrée du Fight's club café. L'intérieur est tout ce qu'il y a de luxueux et de cosy. Le décor est globalement axé sur les tons verts et gris. Plusieurs tables sont entreposés avec un ensemble de quatres ou de deux chaises en fonctions de leurs emplacements. Une douce mélodie raisonne dans les enceintes. Le lustre en forme de sphère intergalactique fixé au plafond me fascine. Je me demande comment il a été fixé aussi haut. La délicieuse odeur de café qui plane dans l'air ravis mes sens. Très vite, je repère la salle d'attente. L'hôtesse, une grande femme dont je trouve la jupe ridiculement courte me sourit espièglement.
- Vous vous êtes perdue, je suppose, me nargue t'elle
Je ne réponds rien. Au vu du calme et des nombreux autres candidats qui patientent, je me dis que cette annonce à l'air intéressante. La dame de tout à l'heure me jette un regard dédaigneux en m'indiquant un siège sans rien ajouter de plus. Quand mon tour vient, je me rongeais le dernier ongle de ma main gauche. La situation pouvait mal tourné criait ma voix intérieure.
- Et si c'était un piège-------- non trop de monde par que ça soit le cas
- Et si s'était la chance de ma vie------------- vu ton quota de chance, n'y comptes pas
- Et si ça me correspondait-------- possible
- Et s'ils refusaient ma candidature--------- espérons que non
- Et s'il y avait que des hommes dans la pièce ------ les hommes ce sont des personnes aussi, idiote
D'un bond je me lève coupant court au dialogue dans ma tête. Je réajuste mon sac et suit Mlle jupe aussi longue qu'une ceinture vers une porte aux inscriptions d'or. La fraîcheur de la pièce est étonnante. Après quinze minutes de discussion, vient la fameuse question.
- Pourquoi vous et pas quelqu'un d'autre me questionne mon recruteur
- Oh parce que moi je suis célibataire, que j'ai déjà travaillé dans un espace comme celui-ci pendant mes études, que je suis impliqué et acharnée et que je suis à même de travailler sous pression. De plus, je suis prête à commencer dans la minute.
Oui j'ai bien dit ça. Sous l'effet du stress je vrille complètement.
- Donc les créneaux en soirée pendant les week-ends ne vous poseront pas problème ?
- Aucun problème, je réponds
- En réalité, Mlle Juliette, nous faisons beaucoup, beaucoup plus que servir des boissons chaudes et des plats exotiques. Ici, nous organisons des tournois de boxe chaque saison.
J'essaye de minimiser mon air étonné mais la taille sûrement énorme qu'ont pris mes yeux pousse mon interlocuteur à se justifier.
- C'est une activité légale et surveillée. Soyez rassuré, vous n'avez pas de raison de vous inquiéter.
- Est-ce qu... est-ce que vous faîtes des combats à mort ici ? demandais-je en contrôlant les tramelots dans ma voix.
Je suis une vrai peureuse. J'ai peur de tout et n'importe quoi. Mon probable futur employeur me sonde de ses yeux sombres avant d'affirmer d'un timbre plus convaincant.
- Je vous aime bien, je pense que vous serez parfaite pour le poste. Vous n'avez qu'un mot à dire et je retirerai de suite l'annonce.
- Je...
- Aucun combat à mort n'est autorisé sur nos rings, mademoiselle.
- Euh... en fait, tout bien réfléchis, je commencerais la semaine prochaine. Si entre temps vous trouvez un candidat plus qualifié et compétent que moi, n'hésitez pas à me le rappeler.
- Vous savez je ne penses pas que ça puisse arriver. La plupart des candidats sont plus intéressé par les paris et les avantages liés au poste qu'au travail en lui même. Nos combattants sont assez spéciaux et le gratin prestigieux de notre société fait souvent partie du public. Donc, je fais attention à ne pas choisir quelqu'un qui dans six mois, démissionnera ou essayera de faire chanter Mr Kennedy Wilson.
Mr Kennedy Wilson ! C'est du sérieux alors hein.
- Je suis d'accord avec vous. Merci encore de m'avoir reçu si rapidement, je tâcherais de bien m'organiser afin de commencer lundi prochain, dis-je plus confiante
- J'en serais ravi, sourit-il.
Si tous les hommes avaient, ne serait-ce que la moitié de la carrure ou du physique de cet homme, je pense que toutes les femmes seraient casées, il y a longtemps. De toute façon, je pense qu'il est plus que temps pour moi de sortir des sentiers battus. C'est décidé, je reviendrai vraiment lundi. Il est temps de bousiller ma routine.
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Roméo n'est pas un héro
Romance- Crois moi, je vais te rendre accro à ma voix, avide de mon odeur, dépendante de mon toucher, et surtout ivre de mes baisers. - Tu essayeras peut-être mais qui te dit que tu réussiras, répondis-je déjà essoufflé - Moi, je le dis, j'en suis certain...