Quand on veut être un roi, on construis d'abord son royaume
(From he)
Ecrasé par le poids du passé, je laisse une fois de plus ma rage éventrer mon sac de frappe.
C'est ta faute. T'es qu'un lâche, un fragile, un putain de dégonfléPutain je sais !
Mes pieds sont bien appuyés au sol froid pendant que je frappe de toutes mes forces. Je sue de partout. Ma respiration est saccadé, tout comme les pulsations de mon cœur, mais je ne m'arrête pas de frapper pour autant. Même la sueur qui me brûle les yeux ne me ralenti pas.
Seul, dans cette salle que j'aime particulièrement, je me vide de toute énergie. De toute façon la boxe, c'est tout ce qui me reste hormis ma famille, celle du cœur, celle qui m'a trouvé, mes amis.
Si j'arrive à fermer l'oeil en journée, la nuit c'est une autre histoire. Mon âme est trop abimée pour me laisser trouver un semblant de repos. Mon esprit ne cesse de ressasser encore et encore sans me laisser une once de tranquillité. L'horloge murale affiche 3h 47 quand enfin les voix dans ma tête se calment.
La maison est calme, trop calme pour mon esprit piétiné. Dehors, il fait encore noire. La brise fraîche du matin pénètre la pièce par rafales. J'essaye de stabiliser mon rythme cardiaque en focalisant mon attention sur autre chose. Mes yeux trouvent immédiatement le pot rose qui luit sur l'étagère du fond. Je respire lentement pour apaiser mon corps.
J'ai conscience que si j'ai le malheur de fermer les paupières, je les verrai encore, ses fantômes de mon passé qui attendent, tapis dans l'ombre la moindre occasion pour me faire payer mes actions. La culpabilité aura ma peau à l'usure.Alors, je frappe. Je frappe avec plus de hargne, avec plus de colère, avec plus de violence. Un coup, deux, puis trois ...six.....quinze jusqu'à tomber d'épuisement. Un énième courant d'air frais glisse sur ma peau luisante. La salle de sport de l'appartement est situé dans le sous-sol. Je l'ai fait insonorisé récemment pour éviter de réveiller Dereck et Rébecca qui adorent squatter chez moi. Je récupère la serviette pour m'éponger le front. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, assis à même le sol ; assez longtemps en tout cas pour me remettre d'aplomb.
La sonnerie de mon téléphone me sort de ma léthargie. Il est l'heure d'aller travailler. Je me douche rapidement avant de me poster devant mon ordinateur. J'ai beau bien gagner ma vie sur le ring, j'ai besoin de plus. Il me fallait nécessaire avoir un plan B, un option qui me fasse respirer. Je me suis donc intéressé au métier d'agent sportif. Bien que débutant dans le métier, je dois dire que là encore je suis assez fière de mon parcours.
Dès 10 h, je récupère ma veste pour me rendre au Club. J'ai rendez-vous avec un jeune talent qui a besoin de quelques petits conseils pour sa carrière. A seulement 19 ans, il a réussit à tenir tête à un boxeur réputé sur un ring pendant plus d'une heure trente avant d'obtenir la victoire. Mon entrée dans le club-café ne passe pas inaperçue.
Je prends quelques secondes pour saluer les habitués avant de balayer la salle des yeux. Je me dirige vers la table que j'occupe habituellement pour attendre mon invité. Un mouvement inopiné attire mon attention vers le comptoir. Trop vite, je repère cette femme, ce bout de femme à la peau caramel qui tremblait de peur, il n'y a pas si longtemps devant moi. Elle essuie des verres et les remplit de glaçons. Mindy ou plutôt Juliette travaille donc ici dans cet endroit que je fréquente plus que chez moi. Magnifique ! Fatale coincidence comme le dirait Fontaine.
C'est donc elle, la serveuse qui a renverser plus de café que Lucy, la maladroite de l'année dernière. Encore une que Sarah devra épauler, accompagné et surveiller. Juliette, son prénom est d'un cliché qui me rappelle le mien. Sa volumineuse chevelure bouclée est maintenue dans une queue de cheval dont quelques mèches s'échappent. Son haut qui n'est autre qu'un simple T-shirt bleu sublime encore plus la couleur magnifique de sa peau délicatement foncée. Toutefois, c'est son discret décolleté qui accapare toute mon attention. La couleur caramel de sa peau reste, je le pense l'un des points importants qui accentue son charisme.
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Roméo n'est pas un héro
Romans- Crois moi, je vais te rendre accro à ma voix, avide de mon odeur, dépendante de mon toucher, et surtout ivre de mes baisers. - Tu essayeras peut-être mais qui te dit que tu réussiras, répondis-je déjà essoufflé - Moi, je le dis, j'en suis certain...