On a beau critiquer les milliardaires, on veut tous un jour dépenser sans compter.
(From she)
- Purée, m'énervais-je
Depuis que je me suis installé dans cette ville, j'ai l'impression d'avoir perdue tous mes repères. L'appartement que j'occupe, si je peux le qualifier comme tel est ridiculement minuscule. Les murs ont perdu par endroit de leur peinture. De toute façon, le jaune poussin comme revêtement d'un mur, j'apprécie moyennement. Certaines fenêtres peinent à se fermer correctement et il n'y a pas d'eau chaude dans la salle de bains. Franchement, j'ai de quoi crier au scandale. Si ma grand-mère n'avait pas insister pour que j'essaye d'obtenir mon indépendance, je n'aurais pas tous ses problèmes.
Ah, cette bonne vieille Marie !
Elle souffre d'un cancer des poumons dont le stade est trop avancée pour une quelconque intervention. Ses dernières années ont été éprouvantes pour nous, surtout pour moi. Marie a beau avoir frôlé les 80 ans, elle ne les fait pas. Elle est la seule famille qui me reste, mes parents ayant succombée tous les deux dans un accident de voiture, il y a trois ans. Faire leur deuil n'a pas été vraiment facile, d'autant plus que nous étions très proche. Je n'ai plus que ma grand-mère et vivre loin d'elle est atroce, insupportable. Il lui reste moins de 8 mois à vivre et son souhait, c'est de m'éloigner d'elle pour que j'apprenne à vivre sans elle. C'est incompréhensible comme demande, j'en suis consciente et j'ai catégoriquement refusé au début. Apprendre à vivre sans elle alors qu'elle est encore bien vivante, non mais quelle folie.....
Pourquoi faire ? Elle allait disparaitre de ma vie et je ne me sentais pas prête à laisser cela se produire. J'ai pourtant compris, que c'était sa façon à elle de me préserver et de m'aider à m'attacher à d'autres personnes pour que son absence ne soit pas affligeante pour moi. Me connaissant, elle prévoyais le pire et elle a sans doute raison. Me voilà donc à Nashcity, seule, triste, sans travail, sans petit copain, sans meilleure amie, sans but et surtout sans argent. Je n'ai même pas de chat non plus.
- Mamie pourquoi tu ne veux pas me répondre bon sang
Je tape sur la table pour faire évacuer mon inquiétude. A cette allure, mes lèvres font finir par s'ouvrir à cause de la pression de mes dents. Cette bonne vieille femme est plus que folle et têtue. Je vais mourir d'angoisse si ça continue. J'entends le son de la dernière tonalité en essuyant une larme de rage, quand l'appel est acceptée. Mon cœur cavale doucement pendant que je pleure de soulagement.
- T'es pire qu'un chew-gum toi, ma parole, s'énerve t'elle contre moi
Je souris d'apaisement en essuyant mes joues mouillés
- Pourquoi tu as mis si longtemps à répondre mamie, dis-je d'une petite voix
- Figure toi que contrairement à toi, j'ai une vie et même si elle va se terminer très bientôt, elle est bien remplie. Richard me tient occupée ma chérie.
- Merci de me rappeler à quel point ma vie est nulle vieille femme. Tu as pris tes médicaments au moins, relançais-je.
- Oui Lily, je ne suis pas sénille mon p'tit cœur, juste condamnée rit-elle.
Elle en rit quand moi j'en pleure. La vie est injuste. Je n'arrive pas à contenir ma tristesse. Sa réaction m'assomme mais je tente de conserver une voix calme, détachée. Mamie est tellement forte, la plus forte des femmes que je connaisse. Son seul regret, c'est d'avoir toucher à la cigarette dans sa jeunesse. Sans cette cochonnerie, elle n'aurait pas eu ce problème, d'après son médecin.
- Juliette continue t'elle
Son ton est vite redevenu sérieux. Je ne vais certainement pas aimer ce qui va suivre !
- Je veux que tu vives à mille à l'heure ma chérie. Je veux que tu rencontre des gens, beaucoup de gens, des tas de gens. Surtout, il faut que tu t'amuses. Je te le répète encore une fois, ne te cramponne pas à mon souffle, ma mignonne. Ne m'oblige pas à te hanter. Fais moi cette faveur ma belle, s'il te plait.
- Oui, je vais essayer mamie, confiais-je
- Et pitié, présente moi un gentil garçon la prochaine fois qu'on se verra dans trois mois, de préférence il faut qu'il soit grand, gentil, intelligent et mignon comme je les aime. Sors, va au restaurant, fais un tour sur les sites de rencontre au pire, engage un faux petit-ami comme dans cette comédie romantique qu'on a vu ensemble. Okay ?!
- Mamie, je souris à mon tour. Si j'en trouve un d'ici là tu t'en contenteras même si c'est un nain tout moche
Je l'entends grogner pour contester ma phrase. Qu'est-ce que j'aime cette bonne vieille femme.
- Maintenant que tu t'es assurée que je suis bien vivante et plus ou moins en bonne santé, je te laisse. Je dois m'occuper de Richard, tu sais comme il devient ronchon quand je suis loin de lui, non ?
- Je sais, mamie. ne faites pas de bêtises
- Oh, on fera simplement tout ce que tu ne fais pas d'habitude ma lily. Allez zou et ne pleure plus ok ?
Je repose mon téléphone sur la table, une fois l'appel coupé et repense à ses paroles. Depuis que Richard, son compagnon fais parti de sa vie, ma grand-mère se sent littéralement revivre. Bien que plus âgée que lui, elle a su rapidement l'émerveiller de part son franc parler, son fort caractère et sa gentillesse. Ils vivent le parfait amour et ont emménagé ensemble avant mon départ alors qu'il se connaisse depuis seulement 4 mois. Comme le dit mamie, "le temps n'est pas une tortue, c'est un putain de guépard a qui un fou a donné la potion magique d'Usain bolt".
Même si elle est un tout-petit peu givrée, elle a raison. Il faut que je change. Mon tempérament effacée et un brin timide est adorable pendant deux secondes, pas plus. Heureusement que je me suis lier d'amitié avec Clem sinon j'aurais 0 amis proche.
Je soupire en finissant mon diner. Il faut que je dépose des demande d'emplois, que je fasse les courses pour la semaine avec le peu d'économies que j'ai et que je range les vêtements encore entreposées dans ma valise. Pour le moment, je suis bien trop épuisée pour y penser. Demain, nous verrons bien quoi faire.
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Roméo n'est pas un héro
Roman d'amour- Crois moi, je vais te rendre accro à ma voix, avide de mon odeur, dépendante de mon toucher, et surtout ivre de mes baisers. - Tu essayeras peut-être mais qui te dit que tu réussiras, répondis-je déjà essoufflé - Moi, je le dis, j'en suis certain...