CHAPITRE 18

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AXEL

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AXEL


À dix-huit heures vingt-cinq, je me trouve devant la bibliothèque de section. Je tape du pied pour contenir l'agacement et la nervosité qui tissent leur toile insidieuse au creux de mon ventre. Ma vie est suffisamment compliquée, j'en ai déjà plein la tête. Pourtant, cette maudite tornade blonde de Cassandre arrive à s'infiltrer dans mes pensées au point de ne plus en sortir. Personne ne m'a jamais autant énervé qu'elle.

À croire qu'elle possède une sorte de pouvoir magique qui fonctionne uniquement sur moi. Elle me casse les couilles sans jamais les toucher. Plutôt cocasse. Et tant mieux ! Le jour où je voudrais avoir une chieuse pareille dans mon lit, il faudra que je consulte : j'aurai sûrement perdu l'esprit.

Ce putain de dossier pour rattraper nos notes et éviter de foirer cette nouvelle année me gave. J'ai déjà bien assez d'activités auxquelles me consacrer. Et surtout, devoir former une alliance temporaire avec la garce qui a osé me vider son verre sur la tête samedi dernier me met hors de moi. J'aurais voulu ne pas réagir, faire comme si sa puérilité ne m'atteignait pas. Mes émotions ont pris le dessus, je me suis emporté.

Furieux, j'ai envoyé promené tout le monde et je me suis tiré de la soirée. Rayane a eu beau me courir après et m'envoyer des dizaines de messages pour s'assurer que j'allais bien, j'ai eu besoin de m'isoler. La rage est un poison liquide qui coule dans mes veines depuis si longtemps que je ne sais même plus à quoi ressemblerait ma vie sans. Je n'ai jamais réussi à le dompter. Faute de quoi, j'ai appris à vivre avec, à l'apprivoiser et tenter de m'en faire un ami. Il me trahit sans relâche dans les pires moments mais je ne peux pas lui en vouloir : cela ne fait que renforcer sa puissance.

J'étais, je suis et je serai perpétuellement captif de mes émotions. Elles sont plus fortes que moi, je demeure leur esclave.

— Tu vois, Alex ! Pas la peine de faire la gueule, je suis à l'heure.

Je relève la tête, coupé dans mes pensées. Cassandre se tient face à moi, perchée sur de hauts talons qui lui permettent d'effacer une partie de notre différence de taille. Elle porte un jean qui épouse parfaitement la forme de ses jambes et met en valeur sa taille fine, ainsi qu'un top fleuri dont les bretelles laissent tout le loisir d'observer la peau soyeuse de ses épaules.

Pourquoi faut-il toujours que les filles les plus belles soient les plus détestables ?

— C'est Axel ! Rectifié-je sèchement.

— Maintenant tu comprends ce que je ressens quand tu m'appelles Cassandra.

— La prochaine fois je ne t'appellerai pas, je te sifflerai. Je suis sûr que tu aboies mieux que personne.

Alors que je tourne les talons pour ne pas lui laisser la possibilité de répondre en entrant dans la bibliothèque de section, elle presse le pas pour revenir à mon niveau et me glisse à l'oreille :

— Pas autant que tu remues de la queue quand t'es content.

Mes cheveux se dressent sur ma nuque. Elle accélère encore pour me passer devant. Ses épaisses boucles blondes rebondissent à chacun de ses mouvements, libérant un nuage de parfum sucré qui se grave dans mes narines. Je fais l'erreur de baisser le regard, atterrissant sur ses fesses moulées dans son jean. Comme par hasard, elle a aussi l'audace d'avoir un cul de rêve.

Ce qu'elle peut m'agacer, miss parfaite !

— On s'installe là, décrète-t-elle.

Elle s'assied à une table libre. Étant donné que j'ai environ six ans d'âge mental dans ce genre de situation, j'agis en adéquation et déclare :

— Nan !

Je me place alors à la table voisine, juste pour la faire chier. Elle serre les dents pour contenir le flot d'insultes que je lui inspire. Elle me voit ravi d'être la muse de ses pires cauchemars. Elle consent à se déplacer pour s'asseoir à côté de moi. Dans un silence reposant, Cassandre sort ses affaires de son sac : une trousse rose pétant avec de la fourrure sur la fermeture Éclair, un MacBook Pro couverts de stickers de couleurs plus flashy les unes que les autres et un tas d'accessoires pour les cheveux. Enfin, je crois. Je ne suis pas expert en la matière.

— C'est une session de travail ou Barbie chez la coiffeuse ? persiflé-je.

Ses prunelles bleues me noient sous le flot de leur courroux tandis qu'elle rétorque :

— Comme si tu ne rêvais pas de me tirer les cheveux dans un autre contexte.

Un frisson dévale mon épine dorsale.


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INSTAGRAM : @kentinjarno

KILL BILL (Dark Romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant