CHAPITRE 22

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CASSANDRE

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CASSANDRE


Axel ricane et me lance :

— Je vois que tu le pensais vraiment quand tu m'as traité de « connard écervelé ». Dommage pour toi, tu devras te contenter du connard. J'aime particulièrement me servir de mes neurones.

— Quand on en a si peu, c'est la moindre des choses, ironisé-je. Je reconnais toutefois que ton angle d'attaque est pertinent. Si on part là-dessus, je pense qu'on peut gérer.

Il ignore ma pique.

— Évidemment ! J'excelle dans tout ce que j'entreprends. Je ne t'aurais pas proposé une idée bas de gamme.

— Vu tes résultats en religion et spiritualité, permets-moi d'en douter.

— On parle d'une seule matière sur un cursus entier, Cassandra.

— Ça suffit pour dire que tu n'excelles pas dans tout ce que tu entreprends, contré-je. Et si tu as besoin d'un second argument pour compléter, ajoutes-y tes compétences sociales. Ce n'est pas ton fort ! À moins que ton but soit de te faire détester à la seconde où tu ouvres la bouche. Dans ce que là, je ne parlerais même pas d'exceller dans cet art : tu en es carrément le précurseur.

Un rire naturel lui échappe.

— Tu me flattes.

Sa réaction est une douche froide. Heureusement, mon téléphone vibre, m'offrant une distraction. En le consultant, je me fends à mon tour d'un sourire hilare. J'ai reçu une flopée de clichés, dont certains hilarants, qui ne manquent pas de me mettre du baume au cœur.

Bien qu'il s'agit d'un mensonge éhonté, une idée séduisante me vient.

— Carmen vient de récupérer les photos de la soirée d'intégration, expliqué-je. Tu sais, celles prises avec les appareils jetables. Tu es laid sur chacune d'elles !

Axel me fixe, le visage fermé.

— Fais attention, Cassandra : tu redeviens puéril.

— J'y peux rien, Alex ! Tu fais ressortir le pire chez moi.

J'ai l'impression d'être redevenue une collégienne en proie à ses hormones et qui ne trouve aucune répartie meilleure que « c'est celui qui le dit qui l'est ». Parce que la vérité ne saurait être niée : Axel est le garçon le plus séduisant que j'ai rencontré de toute ma vie. Bon sang ! ce que ça m'écorche la bouche de le reconnaître... Le type porterait un sac poubelle qu'il pourrait défiler pour Saint-Laurent sans le moindre problème.

Il pousse même le culot jusqu'à être aussi photogénique que vidéogénique. C'est comme si mère Nature s'était réunie avec elle-même au sommet pour se dire « allez, lui on s'en fout de la justice : on lui donne tout ». Elle semble quand même s'être reprise à la dernière seconde en ajoutant « bof, j'ai qu'à en faire un connard, ça compensera ».

— On ne m'a jamais rien dit d'aussi beau, susurre-t-il.

Nos prunelles s'affrontent, des étincelles virevoltent autour de nous. C'est marrant, je trouverais ces joutes verbales presque... amusantes. Comme une touche de couleur sur la toile désespérément grise de mon existence.

— Au fait : tu mens très mal, ajoute Axel.

J'arque un sourcil.

— De quoi tu parles ?

— Tu avais des étoiles dans les yeux en consultant ton téléphone. Tu peux clamer haut et fort que tu me trouves moche, je sais que je te plais.

Je ricane. Ça sonne faux.

Fait chier !

— Dans tes rêves, sûrement ! rétorqué-je avec un peu plus d'assurance.

Axel me sourit avec tant de simplicité qu'il m'en écorche la peau.

— Il n'y a pas de mal, tu sais. Tout le monde me trouve à son goût.

Alors que je lève les yeux au ciel, il a le cran de conclure :

— J'ai l'habitude.

— Tu es toujours aussi prétentieux ou tu me réserves cette facette pour mieux m'agacer ?

— Je ne suis pas prétentieux.

— Clamer que tout le monde te trouve à son goût, tu appelles ça comment ?

Le plus naturellement du monde, comme s'il s'agissait de l'évidence même, il répond :

— Un fait.

Je m'apprête à revenir à la charge quand il enchaîne :

— Je ne suis pas content ni fier, d'être beau. Enfin, je mentirais si je prétendais ne pas être content non plus. C'est juste que je le suis, c'est factuel. Je me bats avec les armes qu'on m'a donné.

— Dis-moi plutôt quelque chose dans lequel tu es nul alors, ça me changera.

— Je ne sais pas patiner.

Si sa bouche se referme à la fin de sa phrase, elle s'entrouvre de surprise aussitôt après, comme si les mots lui avaient échappé. Comme s'il ne les avait pas conscientisé avant de les prononcer.

— Patiner... tu veux dire sur la glace ?

— Peu importe, ajoute-t-il d'un ton plus sec.

Ses doigts s'agitent sur le clavier de son ordinateur pour couper court à la conversation. Je m'évertue à l'observer, dans l'espoir qu'il me fournisse une explication. J'aimerais prétendre que je n'en ai rien a secoué mais ce serait un beau mensonge. Je ne m'attendais pas du tout à cette réponse et maintenant, je suis intriguée.

Mon voeu semble s'exaucer car Axel tourne la tête vers moi et me dit :

— Tu ne vas pas me lâcher tant que je n'aurais pas développé, hein ?


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KILL BILL (Dark Romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant